par James Parkyn
Si vous suivez l’actualité économique, vous savez qu’il y a eu beaucoup de bruit concernant la possibilité de l’arrivée imminente d’une période d’inflation élevée persistante.
Le déclencheur de ces inquiétudes a été une flambée des prix qui a vu l’inflation globale en mai atteindre 3,6 % au Canada et 5 % aux États-Unis.
Certains économistes craignent que l’inflation à long terme ne soit alimentée par les mesures de relance monétaire et budgétaire massives mises de l’avant pour lutter contre la récession due à la pandémie, combinées à la demande refoulée des consommateurs et aux goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement alors que l’économie mondiale rouvre.
Doit-on s’inquiéter ? Bien que nous ne fassions pas de prévisions sur l’orientation de l’économie ou des marchés, certains signes indiquent que les craintes d’inflation pourraient être exagérées.
La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine insistent sur le fait que la poussée inflationniste actuelle est transitoire et qu’il demeure une certaine mollesse dans l’économie. Malgré tout, un désaccord est récemment apparu au sein de la direction de la Réserve fédérale sur la gravité de la menace inflationniste.
Plus important encore, le marché obligataire ne signale pas d’anticipations inflationnistes élevées. Si les millions d’investisseurs qui composent le marché obligataire prévoyaient une hausse soutenue de l’inflation à l’horizon, ils feraient monter les taux d’intérêt. Les taux ont en effet fortement augmenté plus tôt cette année, mais depuis la mi-mai, ils ont chuté de 0,10% au Canada et de 0,25 % aux États-Unis.
À plus long terme, de nombreux observateurs pensent que la dette publique élevée, de même que celle des consommateurs, combiné au vieillissement de la population sont des tendances séculaires qui permettront de contenir l’inflation. L’économiste David Rosenberg pense qu’une fois que les choses se seront calmées vers la fin de l’année, l’attention reviendra à la déflation en tant que véritable menace.
Certes, le marché boursier n’a pas montré jusqu’à présent d’effets négatifs de la reprise de l’inflation. Il reste à des sommets historiques ou proches de ceux-ci au Canada et aux États-Unis.
Alors que la période de stagflation des années 1970 a produit des rendements boursiers épouvantables, l’inflation a historiquement été bonne pour les cours des actions lorsqu’elle s’est accompagnée d’une croissance économique.
Le Global Investment Returns Yearbook du Credit Suisse examine l’impact de l’inflation sur les rendements mondiaux des actions et des obligations de 1900 à 2020. Il démontre que les rendements réels ne sont devenus négatifs que dans 20 % des pires périodes d’inflation. Le rapport révèle également que les obligations à long terme étaient bien plus touchées que les actions lors de périodes d’inflation élevée et soutenue.
Alors, comment les investisseurs devraient-ils considérer les courants divergents actuels d’informations et d’opinions sur l’inflation ?
Votre première réaction devrait être d’éliminer le bruit quotidien dans les médias. L’économiste lauréat du prix Nobel Eugene Fama a noté dans un récent webinaire que les mouvements futurs de l’inflation sont encore plus difficiles à prévoir que les mouvements des taux d’intérêt et des actions, c’est-à-dire qu’ils sont impossibles à prévoir.
Néanmoins, nous savons que l’inflation est une variable importante dans la planification financière et un risque à considérer. Pour le gérer ainsi que les autres risques, il est essentiel d’avoir un bon plan financier et de le respecter malgré la volatilité du marché.
Pour vous protéger contre l’inflation, choisissez des obligations de courte durée de haute qualité pour la partie « sûre » de votre portefeuille. Les obligations à plus courte durée se renouvellent plus rapidement et évitent ainsi les pertes plus lourdes que subissent les émissions à plus long terme lorsque l’inflation et les taux d’intérêt augmentent.
Allouez le reste de votre portefeuille à des actions et à des titres à revenu plus élevé et assurez-vous d’avoir une diversification à l’échelle mondiale car l’inflation peut ne pas toucher tous les pays en même temps.
Ignorer le bruit et se concentrer sur les principes fondamentaux de l’investissement judicieux sont les meilleurs moyens de faire croître votre patrimoine et de garder l’esprit tranquille, peu importe ce qui survient dans l’économie et sur les marchés.
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