Les boules de cristal des experts étaient plus embrouillées que jamais en 2022.

par James Parkyn

Pour lancer la nouvelle année, notre balado Sujet Capital s'est penché sur les leçons de 2022 en matière d'investissement. Dans cet article, je veux me concentrer sur deux de ces leçons, car elles sont très importantes pour votre santé financière.

Pour notre première leçon, nous avons examiné les événements de l'année dernière pour voir ce qu'ils pouvaient nous apprendre sur ce qui est à venir en 2023.

C'est ce que fait de nombreux experts financiers qui produisent des prévisions sur l'économie et les marchés. Nous adoptons une approche différente. Nous regardons ces prévisions et nous nous demandons pourquoi des personnes pourraient y prêter attention.

Pour comprendre notre attitude vis-à-vis des prévisions financières, revenons un an en arrière et considérons certains des événements qu'il aurait fallu prévoir au début de 2022 pour faire des paris gagnants.

  • La Russie a envahi l'Ukraine pour déclencher la plus grande guerre en Europe depuis 1945.

  • Pour la première fois, les actions américaines et les obligations à long terme ont enregistré des pertes à deux chiffres pour l'année. Les rendements des titres de type valeur ont dépassé les rendements des titres de type croissance avec la plus grande marge depuis 2000, dans un contexte de krach des titres technologiques.

  • Une inflation galopante a pris racine dans le monde entier, atteignant son plus haut niveau en 40 ans aux États-Unis. Les banques centrales ont réagi en augmentant les taux d'intérêt de manière agressive.

  • La Chine a abandonné sa politique de zéro COVID alors que son économie était au point mort et que de vastes manifestations se produisaient.

Personne n'aurait pu prédire ces évolutions, et ce n’est pas une surprise. Chaque année, les marchés sont secoués par des événements imprévus qui ridiculisent les prévisions des experts. Si vous voulez un autre exemple, ne cherchez pas plus loin que 2020 avec le début de la pandémie mondiale.

Pourtant, les économistes, les analystes et les gestionnaires de fonds continuent de prédire avec confiance ce qui va se passer au début de chaque année. Pourquoi ? C'est précisément parce que l’incertitude de l’avenir, pousse les gens à chercher la moindre illusion de certitude que les prédictions peuvent leur procurer.

"L'incapacité à prévoir le passé n'a aucune incidence sur notre désir de prévoir l'avenir”, l’auteur financier Morgan Housel écrit "La certitude est si précieuse que nous n'abandonnerons jamais cette quête..."

Malgré ce besoin profond de certitude, l'une de nos plus importantes leçons de 2022 est d'ignorer les prévisions et les perspectives. Nous vous recommandons de vous concentrer sur votre engagement à contrôler le risque par une large diversification et de maintenir un état d'esprit d'investisseur à long terme, et ce quoi qu'il arrive en 2023.

La deuxième leçon que nous tirons de 2022 est liée à la première. Il s'agit de faire attention au biais de rétrospection dans votre réflexion et votre prise de décision. Il s'agit de la tendance à regarder en arrière et à se bercer d'illusions en croyant que l'on savait ce qui allait se passer depuis le début.

Dans le Wall Street Journal, Jason Zweig l'explique ainsi : "D'innombrables intuitions et sentiments instinctifs traversent notre conscience au cours d'une année. Nous nous souvenons naturellement de celles qui s'avèrent exactes. La multitude d'autres intuitions qui se sont avérées fausses vont dans notre poubelle mentale."

Zweig écrit que ce biais de rétrospection se traduit par une réflexion de type "et si". Si j'avais suivi telle ou telle intuition l'année dernière, je serais tellement plus riche aujourd'hui. Or, notre mémoire des prédictions passées est souvent défaillante.

Pour le prouver, Zweig a sondé les lecteurs de sa lettre d'information à la fin de l'année 2021 et leur a demandé de prévoir la situation du marché dans un an. Puis, un an plus tard, il leur a demandé de se souvenir de ces prédictions en sachant comment l'année s'était effectivement déroulée.

En moyenne, le souvenir que les lecteurs avaient de leurs prévisions était plus proche de l'évolution réelle des marchés en 2022 que de leurs prévisions de 2021, qui se sont avérées beaucoup plus optimistes.

Cela met en évidence la tendance humaine à reconstruire le passé en se basant dur des faits actuels. Comme le note Zweig, le danger est que penser à tort que vous saviez ce qui allait se passer dans le passé peut vous amener à penser que vous savez ce qui va se passer à l’avenir.

Pour plus d'informations sur comment naviguer les marchés financiers, veuillez consulter le site Web de l'équipe PWL. Et si vous n'êtes pas encore un auditeur de notre podcast mensuel Sujet Capital, je vous encourage à télécharger le dernier épisode et à vous abonner pour recevoir ceux à venir.

Nos meilleurs conseils d'investissement de 2022

par James Parkyn

Alors que 2022 tire à sa fin, nous voulions revenir sur nos blogs qui ont suscité les réactions les plus positives au cours de l'année.

Alors que les marchés traversaient des turbulences en 2022, l'accent a été mis sur comment faire face au marché baissier et se préparer au prochain marché haussier. Nous avons couvert plusieurs sujets, commençant par comment maîtriser vos émotions pour éviter de prendre de mauvaises décisions lorsque les marchés chutent, en passant par l'importance de ne pas tomber victime des prédictions inutiles.

  1. Vous ne pouvez pas attraper un rebond du marché si vous n'êtes pas investi – Les six premiers mois de l’année, ont été l’une des pires périodes pour les actions et les obligations américaines. Les marchés canadiens étaient également en baisse, quoique dans une moindre mesure. Naturellement, l’ampleur de ces baisses ont rendu de nombreux investisseurs inquiets. Puis, les marchés ont rebondi puissamment au cours de l'été. Nous avons vécu une période similaire à l'automne, lorsqu’ une forte baisse en septembre a été suivie d'un rebond en octobre et novembre. Ces deux instances montrent à quelle vitesse l’humeur du marché peut changer.

  2. 4 façons de se préparer au prochain marché baissier — J'ai écrit cet article avant que le marché boursier américain ne tombe en territoire baissier en chutant de plus de 20 % au printemps. Il contient des conseils intemporels sur la façon de se préparer à d’importants ralentissements du marché et de savoir comment les surmonter lorsqu'ils se produiront inévitablement.

  3. Posez-vous cette simple question avant de changer de portefeuille — Dans le domaine de la finance comportementale, nous savons que les gens ont tendance à ressentir la douleur des pertes beaucoup plus intensément que la joie des gains. C'est pourquoi la chute des marchés peut provoquer autant d'anxiété et amener les investisseurs à prendre des décisions destructrices de richesse. Une façon de faire face à la tentation de s'écarter de votre plan financier à long terme est de se poser cette question simple : une fois que j'ai fait cette transaction, alors quoi ?

  4. La hausse des taux d'intérêt poussera-t-elle l'économie vers la récession ? — Les prévisions se présentent sous plusieurs formes. Cette année, les médias se sont concentrés sur les taux d'intérêt élevés qu'il faudra atteindre pour faire baisser l'inflation et si ces hausses pousseront l'économie vers la récession. Dans cet article, je discute d'une entrevue de l'ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mervyn King, qui offre de sages conseils sur les dangers des prédictions. (Pour ne rien vous cacher, il n'est pas un grand fan.)

  5. La diversification a-t-elle encore un sens ? — Avec la chute des actions et des obligations partout dans le monde cette année, il ne semblait pas y avoir de refuge. Depuis la crise financière de 2008-2009, les marchés mondiaux ont semblé évoluer de concert en période de crise. Cela a conduit certains investisseurs à remettre en question la valeur de la diversification d’un portefeuille. J'examine de plus près cette question à l'aide du rapport annuel 2022 de Crédit suisse sur les rendements des investissements mondiaux (Credit Suisse Global Investment Yearbook), qui est un guide des rendements historiques pour toutes les principales classes d'actifs dans 35 pays, remontant dans la plupart des cas à l’année 1900.

Pour obtenir plus de conseils sur l'investissement et les finances personnelles, veuillez-vous abonner à notre balado Sujet Capital et télécharger notre populaire livret électronique, Les sept péchés capitaux du placement.

Toute l'équipe se joint à moi pour vous souhaiter un joyeux temps des fêtes et une année 2023 pleine de santé et de prospérité.

Concentrez-vous sur l’optimisation fiscale et non pas sur la minimisation fiscale

par James Parkyn

Pendant de nombreuses années, les Canadiens ont été conditionnés par le marketing de l’industrie des placements à se concentrer sur la maximisation de leurs cotisations à un REER afin de réaliser le plus de report d’impôt possible.

Bien que la réduction des impôts soit toujours attrayante, un état d’esprit de minimisation des impôts n’est peut-être pas la meilleure approche à court terme, en particulier pour les particuliers fortunés. Au lieu de cela, vous devriez cultiver un état d’esprit d’optimisation fiscale.

Qu’est-ce que l’optimisation fiscale ? Il ne s’agit pas seulement de penser à l’année d’imposition en cours, mais à l’évolution de vos actifs à long terme et de planifier le financement de votre retraite de manière fiscalement avantageuse.

Nous aimons discuter de cette question avec nos clients en leur faisant imaginer trois compartiments. Dans le premier, on retrouve les actifs des comptes enregistrés – REER, fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) et autres comptes similaires. Lorsque vous retirez cet argent, vous payez de l’impôt sur le revenu.

Le deuxième compartiment concerne les comptes de placement non enregistrés et les comptes d’épargne libre d’impôt (CELI). Ici, l’impôt sur le revenu a déjà été payé sur l’argent déposé dans ces comptes, vous n’avez donc pas d’impôt à payer lorsque vous retirerez des fonds. Bien entendu, 50 % des gains en capital réalisés dans les comptes non enregistrés, sont sujet à un impôt à votre taux d’imposition marginal.

Le troisième compartiment est destiné aux propriétaires d’entreprise qui ont transféré les bénéfices de leur société d’exploitation dans une société de portefeuille d’investissement pour différer le paiement de l’impôt sur le revenu des particuliers. De nombreux entrepreneurs accumulent de grosses sommes d’argent dans leur société de portefeuille et doivent éventuellement payer de l’impôt dessus, tout comme sur leur épargne REER.

À l’approche de la retraite, les gens se concentrent souvent sur l’année où ils atteindront 71 ans, sachant qu’ils doivent convertir leur REER en FERR avant la fin de l’année. Cependant, ils ne parviennent pas à planifier les implications fiscales d’avoir d’énormes sommes d’argent dans les seaux un et trois – des comptes où ils devront payer de l’impôt sur les retraits.

Ils partent du principe qu’ils disposeront d’un important bassin d’épargne dans lequel puiser pendant leur retraite, mais, en réalité, ils pourraient n’avoir que la moitié du montant en dollars après impôt. De plus, leurs retraits obligatoires du FERR pourraient déclencher des récupérations sur leur Pension de la Sécurité de vieillesse.

C’est pourquoi il est si important de planifier tôt la façon dont vous financerez efficacement votre impôt à la retraite.

Votre plan devrait inclure le plafonnement de vos cotisations au CELI. Comme je l’explique dans cet article, il n’y a pas d’impôt à payer sur les gains en capital, les intérêts ou les dividendes d’un CELI et vous en retirez votre argent en franchise d’impôt. Cela fait de votre CELI un véhicule de placement très attrayant qui vous offre une grande flexibilité dans la planification des revenus de retraite et dans la distribution des actifs à vos enfants à votre décès.

En plus de profiter pleinement de votre CELI, votre planification du revenu de retraite peut également impliquer de retirer de l’argent de votre REER et de votre société de portefeuille dans les années précédant l’âge de 71 ans afin de réduire votre facture d’impôt après cet âge.

Bien que la bonne combinaison d’actifs dans différents comptes dépende de votre situation personnelle, il n’est jamais trop tôt pour adopter une vision à long terme et commencer à planifier.

Avec la fin de l’année qui approche à grands pas, il est également temps de vous assurer que vous avez pris toutes les mesures nécessaires pour vos impôts sur le revenu 2022. Celles-ci peuvent inclure la cristallisation des pertes en capital pour compenser les gains en capital, les dons de bienfaisance et plusieurs autres actions possibles dont nous discutons en détail dans le dernier épisode de notre podcast Sujet Capital.

Bien que la planification fiscale nous occupe à cette période de l’année, n’oubliez pas que l’optimisation de vos impôts devrait être un processus tout au long de l’année et que nous sommes toujours là pour vous aider.

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Posez-vous cette simple question avant de changer de portefeuille

par James Parkyn

Nous savons que dans le domaine de la finance comportementale, les gens ont tendance à ressentir la douleur des pertes beaucoup plus profondément que la joie des gains. C'est pourquoi un marché baissier comme celui que nous avons connu cette année peut être si difficile à encaisser.

Lorsque les marchés deviennent turbulents, la plupart des investisseurs savent qu'ils doivent maîtriser leurs émotions. Mais dans le feu de l'action, lorsque les marchés s'effondrent, ce n'est pas facile.

Il y a tellement d'incertitude. Vous ne savez pas à quel point le marché baissier va s'aggraver ni combien de temps ça va durer. Il vaut mieux ne pas cherchez l'aide des médias. Les commentateurs boursiers ont tendance à se concentrer sur le négatif et à régurgiter des clichés comme « C'est un marché de sélectionneurs de titres » ou « Acheter et conserver, c'est fini ».

Ces banalités encouragent les gens à changer leurs investissements, mais si vous êtes tenté de vous écarter de votre plan financier à long terme, posez-vous une question simple: et ensuite?

Une fois que vous avez pris la décision de vendre des actions pour éviter de nouvelles pertes, que se passe-t-il ensuite? À un moment donné, vous devrez racheter. Mais comment saurez-vous quand c’est sans dangers? En attendant, vous risquez de manquer des rendements lorsque les marchés rebondiront.

Ou vous pourriez être persuadé d'acheter un fonds commun de placement géré activement en fonction de ses performances passées. Cependant, nous savons que seulement 18% des fonds d'actions canadiennes activement gérés ont surpassé leur indice de référence au cours de la période de 10 ans jusqu'en décembre 2021, selon les données de S&P SPIVA Canada. Les fonds américains et internationaux gérés activement ont des antécédents tout aussi lamentables.

Si le fonds commun de placement que vous avez choisi sous-performe, alors quoi? Allez-vous à la recherche d'un autre fonds dans l'espoir qu'il fera mieux? Ou peut-être tenterez-vous la sélection d'actions individuelles même si nous savons que les investisseurs ont tendance à s'en tirer encore moins bien lorsqu'ils essaient cette approche.

Dans une chronique pertinente, David Booth, président exécutif de Dimensional Fund Advisors, reconnaît que l'incertitude des marchés et de la vie est très difficile pour les gens. Cependant, il observe également que l'incertitude s'accompagne d'opportunités.

 "La plupart de ce qui se passe dans nos vies est imprévisible et il est impossible de prévoir l'avenir", écrit Booth. « Mais vous pouvez vivre pleinement votre vie sans savoir ce qui va se passer. Et vous pouvez avoir une bonne expérience d'investissement sans prévoir ce que le marché va faire, car vous n'essayez pas de deviner quelles entreprises réussiront et quand. Vous investissez dans l'ingéniosité des gens pour résoudre les problèmes et améliorer le fonctionnement de leur entreprise. »

Bien qu'il soit impossible de prédire l'évolution future des marchés, nous pouvons contrôler le niveau de risque que nous prenons ; dans quelle mesure nous diversifions nos investissements ; et vers qui nous nous tournons pour obtenir des conseils financiers.

Lorsque nos émotions commencent à bouillir, nous pouvons nous rappeler que la clé du succès en matière d'investissement est de rester investi dans les marchés suffisamment longtemps pour que le rendement composé opère sa magie. Le blogueur Ben Carlson l'a expliqué ainsi : "Le fondement de ma philosophie d'investissement repose sur l'idée qu'il est préférable de penser et d'agir à long terme. Mais il faut survivre le court terme pour arriver au long terme. »

Votre objectif devrait être de prendre des décisions fondées sur un plan financier bien structuré et sur une approche d'investissement éprouvée et fondée sur des données probantes.

Et que fait-on par après? Ensuite, vous faites face à l'avenir avec courage et optimisme et vous laissez le temps faire son travail.

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C’est un moment terrible pour vendre des obligations

par James Parkyn

La plupart des lecteurs de cet article connaissent la fâcheuse tendance de certains investisseurs à acheter au prix fort et à vendre au plus bas. Ils se précipitent sur les marchés en hausse et s’enfuient lorsqu’ils retombent.

C’est une tendance que nous observons habituellement sur le marché boursier, bien que cette année, les investisseurs américains aient fait preuve de patience face à la chute des marchés. Là d’où ils ont fui, c’est le monde habituellement calme des fonds obligataires.

Les prix des obligations ont connu une baisse en 2022 comme nous n’avons pas vu depuis 40 ans. Notre dernier rapport sur les statistiques de marché montre que l’ensemble du marché obligataire mondial (couvert en dollars canadiens) était en baisse de 12,3 % à la fin septembre, tandis que l’ensemble du marché obligataire canadien était en baisse de 11,8 %.

Ce sont des chiffres assez horribles pour ce qui est censé être la partie sûre de votre portefeuille. Les investisseurs aux États-Unis ont réagi en vendant des fonds obligataires en masse. Les données de Morningstar montrent que depuis le début de l’année jusqu’au 31 août, 330 milliards de dollars américains sont sortis des fonds communs de placement obligataires et des FNB américains. Étonnamment, c’est l’inverse qui s’est produit au Canada où les fonds communs de placement obligataires ont enregistré des entrées nettes de 1,3 milliard de dollars et les FNB obligataires ont enregistré des entrées nettes de 4,5 milliards de dollars.

L’écart des flux de fonds obligataires entre les deux pays est difficile à expliquer ; cependant, les fonds équilibrés canadiens — ceux qui détiennent une combinaison d’actions et d’obligations — ont suivi la tendance américaine, enregistrant une sortie nette de 6,5 milliards de dollars pour l’année.

Les investisseurs qui fuient les obligations se concentrent sur la douleur à court terme qu’ils ont subie à cause de la chute des prix des fonds, mais passent à côté des nombreuses raisons pour lesquelles les obligations sont devenues plus attrayantes cette année pour les investisseurs à long terme.

Avant d’examiner ces raisons, rappelons pourquoi l’année a été si difficile pour les obligations. Au sortir de la pandémie, l’inflation a augmenté dans le monde entier. Cela a incité les banques centrales, y compris la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine, à augmenter agressivement les taux d’intérêt pour ralentir l’économie et faire baisser l’inflation.

De plus, les banquiers centraux, suivant le président de la Fed, Jérôme Powell, ont aussi clairement indiqué qu’ils feront ce qu’il faut pour maîtriser les hausses de prix, ce qui signifie qu’ils continueront à augmenter les taux jusqu’à ce que le taux d’inflation revienne autour de leur objectif de 2 %.

Les prix des obligations évoluent inversement aux taux d’intérêt, de sorte que lorsque les taux augmentent, les prix des obligations baissent. Par conséquent, la hausse des taux s’est traduite par des pertes en capital sur les placements obligataires. Mais lorsque les prix des fonds obligataires chutent, il est important de se souvenir de l’autre côté de l’équation : la baisse des prix signifie que les obligations paient des taux d’intérêt plus élevés ou, dans le langage de l’industrie, qu’elles rapportent plus.

En fait, la hausse des taux d’intérêt crée un tout nouveau paysage d’investissement par rapport à celui que nous connaissons depuis la crise financière de 2008-09. Les taux d’intérêt les plus bas auxquels nous nous étions habitués sont maintenant dans le rétroviseur.

Les obligations génèrent plus de revenus d’intérêts que par le passé, ce qui augmente les rendements attendus des portefeuilles – une bonne nouvelle pour les investisseurs à long terme. C’est la première raison pour laquelle il est plus propice d’investir dans des obligations, en ce moment, qu’il y a un an.

La deuxième raison est que les obligations continueront d’être un élément de diversification important pour votre portefeuille qui réduit son risque, même en période de hausse des taux d’intérêt.

Les marchés boursiers et obligataires ont été relativement bien corrélés cette année – baissant en tandem – mais c’est un événement très inhabituel. Les prix des obligations ont généralement une corrélation plus faible avec les actions que la plupart des autres grandes classes d’actifs et sont également moins volatils.

Mark Haefele a déclaré dans son blog hebdomadaire, publié le 26 septembre que L’histoire suggère que les obligations reprendront leur rôle traditionnel de diversification. Les périodes où les rendements totaux sur 12 mois chutent simultanément pour les actions et les obligations ont été suivies de périodes de rendement obligataire élevés. En fait, depuis 1930, la performance des obligations sur 12 mois après de telles périodes a été positive 100% du temps.

Personne ne peut prédire l’évolution des taux d’intérêt, comme l’a souligné l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King. Cependant, la situation des obligations s’est améliorée au lieu de se détériorer cette année. Les investisseurs qui ont réduit leurs avoirs obligataires au profit des actions pendant la longue période de faibles taux d’intérêt voudront peut-être revoir leur allocation d’actifs.

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La hausse des taux d’intérêt poussera-t-elle l’économie vers la récession ?

par James Parkyn

Avec autant d’incertitude qu’éprouve l’économique mondiale, les investisseurs sont plus sensibles que jamais aux commentaires des banquiers centraux. Ils analysent chaque mot, essayant de comprendre jusqu’où les taux d’intérêt vont monter et si les hausses vont pousser les principales économies du monde en récession.

Il y a quelques semaines, nous avons vu à quel point les marchés peuvent être sensibles aux paroles de Jérôme Powell, président de la Réserve fédérale américaine, la banque centrale la plus puissante du monde.

Lors du Symposium économique annuel à Jackson Hole au Wyoming, Powell a déclaré que « l’objectif primordial de la Fed est actuellement de ramener l’inflation à notre objectif de 2% ». Il a poursuivi en disant que « le rétablissement de la stabilité des prix prendrait du temps et nécessiterait d’utilisation vigoureuse de nos outils pour mieux équilibrer l’offre et la demande ».

Le marché a interprété la déclaration comme s’il n’y aura pas de pause prochainement dans les fortes hausses des taux d’intérêt, ce qui augmente les risques d’une grave récession. Le S&P 500 a chuté de plus de 4 %.

Les banquiers centraux doivent faire attention à chaque mot qu’ils prononcent publiquement, car ils peuvent avoir cet effet démesuré sur les marchés. C’est pourquoi j’aime écouter ce que les anciens banquiers centraux ont à dire, car ils peuvent parler plus librement de la situation actuelle et des causes qui nous y ont conduit.

Je suis récemment tombé sur une entrevue de l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King, que j’ai trouvée très perspicace et que je recommande à tous ceux qui s’intéressent à la direction que pourraient prendre les taux d’intérêt dans les mois à venir.

King, qui a été gouverneur de 2003 à 2013, qualifie l’inflation comme un signe d’une économie malade car les salaires poursuivent constamment la hausse des prix, créant de l’instabilité et des difficultés pour les ménages et les entreprises. C’est pourquoi il est si important de maîtriser l’inflation le plus rapidement possible.

King pense que l’actuel poussée d’inflation est le résultat de deux erreurs commises par les principales banques centrales et les économistes qui les conseillent.

Lorsque la pandémie a frappé, les banques centrales ont imprimé de l’argent pour stimuler les dépenses et stimuler la demande. En même temps, les gouvernements injectaient des stimuli massifs dans l’économie par le biais de programmes de soutien directs pour les ménages et les entreprises.

Cependant, la pandémie a provoqué un arrêt des économies, limitant la production et l’offre de biens et de services. « Vous aviez un cas classique de trop d’argent pour trop peu de biens et le résultat de cela est l’inflation », a déclaré King, s’exprimant en mai. Il pense que les mesures de relance du gouvernement auraient dû être suffisantes pour soutenir l’économie sans que les banques centrales aient besoin d’imprimer de l’argent.

La deuxième erreur a été de s’appuyer sur des modèles économiques qui ne tenaient pas compte de ce qui se passait réellement dans l’économie et qui s’appuyaient plutôt sur des objectifs d’inflation. King a noté que les banquiers centraux ne peuvent pas faire revenir l’inflation à 2% simplement en fixant un objectif. Les mots doivent être soutenus par des hausses agressives des taux d’intérêt pour rééquilibrer la demande et l’offre.

Comme nous l’avons vu pendant la spirale inflationniste des années 1970 et 1980, M. King précise que, plus tôt des mesures énergiques sont prises, mieux c’est pour éviter d’avoir à prendre des mesures encore plus draconiennes à l’avenir.

Comme s’ils avaient écouté les conseils de King, c’est exactement l’approche qui a été adoptée ces derniers mois par la Réserve fédérale sous la direction de Powell et la Banque du Canada sous le gouverneur Tiff Macklem ainsi que par d’autres banques centrales. Ils ont augmenté les taux de manière agressive et ont clairement indiqué que d’autres augmentations sont à venir jusqu’à ce que l’inflation soit maîtrisée.

Jusqu’où iront les taux d’intérêt? King dit qu’il n’y a aucun moyen de savoir à l’avance. Mais il note que les taux proches de zéro de ces dernières années étaient historiquement inhabituels et malsains pour l’économie car ils ont faussé les décisions d’investissement. Les hausses de taux provoqueront-elles une récession ? Là encore, il ne fera pas de prédiction, sauf pour dire que c’est probable mais pas inévitable.

En fait, cet ancien banquier central n’a pas une haute opinion des prévisions en général. Qui a prédit, par exemple, la pandémie en 2020 ou l’invasion russe de l’Ukraine cette année ?

« L’erreur est de croire que vous pouvez faire des prévisions précises », dit-il. « La chose la plus importante à faire n’est pas de prétendre que nous savons que l’inflation va être de 3,2% au cours d’une année donnée, mais d’essayer d’identifier les risques. Quels sont les risques à la hausse et à la baisse ? Quelles mesures pouvons-nous prendre pour atténuer ces risques ? »

C’est exactement l’approche que nous adoptons dans la gestion des investissements. Nous n’essayons pas de prédire l’avenir, mais plutôt de construire des portefeuilles qui récoltent les rendements des marchés tout en gérant prudemment le risque.

Personne ne sait jusqu’où iront les taux d’intérêt ni si une récession est en vue. Mais nous pouvons nous préparer à différents scénarios, puis relever les défis au fur et à mesure qu’ils se présentent avec patience et optimisme.

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