par James Parkyn
Ce fut une autre année exceptionnelle en bourse. Nous aurons les chiffres de performance finaux pour vous au cours de la nouvelle année, mais les actions ont poursuivi une remontée remarquable qui a commencé en mars 2020 lorsque le krach provoqué par la COVID a touché le fond.
Bien que les bons résultats soient certainement les bienvenus, ils semblent avoir conditionné de nombreux investisseurs à avoir des attentes irréalistes quant à leurs futurs rendements.
C’est la principale conclusion d’une enquête menée par Natixis Investment Managers, une société française de services financiers qui gère 1,4 billion de dollars US, auprès de 8 500 investisseurs individuels dans 24 pays et de 2 700 professionnels de la finance dans 16 pays.
L’enquête a révélé un écart énorme entre les rendements que les investisseurs individuels s’attendent à obtenir sur le long terme et ce que les professionnels de la finance considèrent comme réaliste. À l’échelle mondiale, les investisseurs prévoient des rendements annuels de 14,5 % au-dessus de l’inflation, tandis que les professionnels de la finance s’attendent à des rendements de 5,3 % au-dessus de l’inflation. C’est une différence énorme de 174 %!
Les investisseurs canadiens étaient un peu plus conservateurs que leurs pairs au niveau mondial, selon le sondage. Ils s’attendent à des gains annuels à long terme de 11,2 % au-dessus de l’inflation, tandis que les professionnels de la finance croient que les rendements réalistes pour leurs clients seront de 5,1 % par an.
En revanche, les investisseurs américains ont été encore plus agressifs quant à leurs attentes de rendement que la moyenne mondiale. Ils anticipent des rendements annuels de 17,5 % supérieurs à l’inflation, contre 6,7 % pour les professionnels de la finance américains.
L’équipe de recherche de PWL utilise une approche fondée sur des données pour établir les attentes de rendements futurs pour diverses classes d’actifs et pour l’inflation. Dans notre article sur les hypothèses de planification financière (en anglais), publié en octobre, nous estimons que les rendements annuels attendus d’un portefeuille d’actions/d’obligations 60/40 sont supérieurs de 4,86 % à l’inflation.
Pourquoi les investisseurs sont-ils si optimistes quant aux rendements futurs ? Nous pouvons l’attribuer à ce que l’on appelle le biais de récence, une erreur de pensée courante qui conduit les gens à accorder une plus grande importance aux événements récents.
De toute évidence, de nombreux investisseurs se sont habitués à d’excellentes performances de leurs portefeuilles. Même avant le puissant rallye qui a commencé dans les premières semaines de la pandémie, les rendements étaient élevés depuis la crise financière de 2008-09. Cela a amenés les investisseurs à s’attendre à ce que cela continue et s’améliore encore à l’avenir.
Dans l’enquête Natixis, les investisseurs ont identifié la volatilité des marchés comme leur préoccupation numéro 1, mais leurs attentes de rendement élevées suggèrent qu’ils sont devenus insensibles au risque. Nous voyons cela dans un appétit croissant pour les investissements risqués tels que les actions technologiques, les crypto-monnaies et les sociétés d’acquisition à usage spécial (SPAC).
Cependant, l’historique des marchés boursiers, les mesures de valorisation et le bon sens suggèrent que nous devrions tempérer nos attentes de rendement après une si longue période de performances exceptionnelles, et non les augmenter.
Nous veillons à contrôler le risque pour nos clients grâce à une large diversification et à un rééquilibrage périodique des portefeuilles. Personne ne peut prédire ce que l’avenir nous réserve, mais une vision patiente et réaliste est le meilleur moyen de créer de la richesse sur le long terme.
Alors que l’année tire à sa fin, François et toute l’équipe de PWL se joignent à moi pour vous souhaiter de joyeuses fêtes de fin d’année et une année 2022 saine et prospère. Nous sommes impatients de revoir votre portefeuille avec vous au cours de la nouvelle année.