Concepts d'ingénierie de portefeuille

Il n'y a pas de répartition idéale des actifs, mais le 60/40 est un bon point de départ.

Il n'y a pas de répartition idéale des actifs, mais le 60/40 est un bon point de départ.

par James Parkyn

Le portefeuille d'investissement classique se compose de 60% en actions & 40% en obligations. Dans le cadre de cette répartition des actifs, nous considérons les actions comme la composante risquée ou volatile et les obligations comme la composante "sûre". Les actions apportent la croissance tandis que les obligations fournissent un revenu régulier, un risque global réduit et une préservation du capital dans cette partie du portefeuille.

Toutefois, ces hypothèses ne se sont pas concrétisées en 2022, loin de là. Les marchés boursiers et obligataires ont tous deux connu des baisses importantes pour l'une des rares fois dans l'histoire. Selon Vanguard, le portefeuille 60/40 type des investisseurs américains a subi une baisse douloureuse de 16 % en 2022. Cela a conduit certains observateurs à s'interroger sur le bien-fondé de cette stratégie pour l'avenir.

Ces doutes reposent sur l'évolution des taux d'intérêt au cours des quatre décennies qui ont précédé la fin de l'année 2021. Au cours de ces années, les taux, mesurés par le rendement d'un bon du Trésor américain à 10 ans, sont passés de 15,8 % en 1981 à 0,5 % à la fin de 2021. Cette baisse des taux a fait grimper en flèche les plus-values sur les obligations. (Les rendements et les prix des obligations évoluent inversement).

Il en résulte des rendements exceptionnels et peu risqués pour un portefeuille 60/40. Lors d'une récente conférence de Morningstar aux États-Unis, un orateur a indiqué que l'indice Barclays Aggregate U.S. Bond avait rapporté 7,75 % par an sur 40 ans jusqu'en 2021, générant 87 % du rendement que vous auriez obtenu en investissant dans des actions avec une volatilité inférieure de 45 %. C'était une bonne affaire.

La fête a pris fin brutalement l'année dernière lorsque les banques centrales, la Réserve fédérale américaine en tête, ont commencé à relever les taux d'intérêt pour ralentir l'économie et faire baisser l'inflation galopante. La hausse des taux a pénalisé à la fois le marché des actions et celui des obligations.

La partie obligataire d'un portefeuille 60/40 ne bénéficiant plus de la baisse des taux d'intérêt dans un contexte de forte volatilité et d'inflation galopante, certains gestionnaires d'actifs estiment que les investisseurs devraient abandonner cette stratégie.

Le géant de la gestion d'actifs BlackRock est en première ligne : dans un article, ils affirment que l'augmentation des taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation pourrait entraîner une baisse simultanée des actions et des obligations. "En fin de compte, les obligations pourraient être aussi perdantes [que les actions], ce qui risquerait d'aggraver les pertes d'un portefeuille diversifié 60/40".

BlackRock et d'autres sceptiques du 60/40 affirment que les investisseurs devraient consacrer une plus grande part de leur portefeuille à des investissements dits alternatifs pour obtenir de meilleurs rendements. Ces investissements comprennent les fonds de couverture, les actifs privés, les obligations protégées contre l'inflation, les infrastructures et les matières premières.

D'autres grands gestionnaires d'actifs, dont Vanguard et Goldman Sachs Asset Management, se sont rangés de l'autre côté du débat. Ils notent que les pertes de 2022 ont considérablement amélioré les rendements attendus d'un portefeuille 60/40, une évolution que j'ai soulignée dans un récent blogue.

Dans ce blogue, j'évoquais les recherches de PWL Capital qui montraient une amélioration remarquable des rendements attendus, principalement grâce à l'augmentation des rendements obligataires. Notre estimation du rendement attendu d'un portefeuille 60/40 est passée de 4,97 % par an à la fin de 2021 à 5,81 % dans la dernière édition de nos Hypothèses de planification financière.

Vanguard a noté une amélioration similaire dans ses estimations de rendement attendu et a déclaré : "Loin d'être mort, le portefeuille 60/40 est prêt pour une nouvelle décennie solide".

De plus, Goldman Sachs a observé qu'une perte comme celle de 2022 est extrêmement rare. En effet, les actions et les obligations américaines ont perdu de l'argent simultanément sur une période de 12 mois seulement 2 % du temps depuis 1926. Même si une perte aussi importante que celle de 2022 peut se produire, Goldman Sachs estime que le 60/40 reste une approche valable.

Nous restons fermement du côté de ceux qui considèrent le portefeuille 60/40 comme un bon point de départ pour la construction d'un portefeuille largement diversifié, en particulier maintenant que les rendements obligataires, antérieurement très bas, se sont normalisés.

Nous sommes sceptiques à l'égard des investissements alternatifs. Ils sont généralement assortis de frais élevés et nous n'avons pas encore de preuves convaincantes qu'ils produisent des rendements plus élevés à des niveaux de risque équivalents. Si l'on ajoute le risque de liquidité de certaines stratégies, la prudence est de mise. En effet, de nombreux investissements alternatifs ont connu une année 2022 épouvantable.

Comme je l'ai expliqué dans des articles précédents, l'allongement de l'espérance de vie signifie que la plupart des gens ont besoin de la croissance générée par les actions pour s'assurer que leur argent dure aussi longtemps qu'eux. Toutefois, avec le retour des rendements obligataires à des niveaux plus normaux, ceux qui avaient précédemment augmenté leur part en actions peuvent désormais envisager de la réduire afin de diminuer la volatilité de leur portefeuille.

Pourquoi le 60/40 est-il un bon point de départ ? Parce qu'il n'existe pas de répartition idéale des actifs. Votre portefeuille doit être personnalisé en fonction de votre âge, de vos objectifs de vie et de votre tolérance au risque.

En fin de compte, la bonne répartition des actifs est celle qui vous permet de maintenir le cap malgré les inévitables baisses du marché. C'est la bonne stratégie 100 % du temps.

Pour en savoir plus sur les marchés, les finances personnelles et l'accroissement de votre patrimoine, n'oubliez pas d'écouter notre podcast Sujet Capital et de vous abonner pour ne jamais manquer un épisode.

La diversification a-t-elle encore un sens ?

Par James Parkyn

L’année a été difficile sur les marchés et il semble qu’il n’y ait pas eu de refuge. Avec la hausse des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation et une situation géopolitique tendue à l’échelle mondiale, les marchés boursiers et obligataires du monde entier sont en baisse.

Comme vous le savez, la diversification est la stratégie fondamentale pour réduire le risque d’un portefeuille. L’économiste lauréat du prix Nobel, Harry Markowitz, l’a décrit comme « le seul free lunch en finance ». Markowitz a démontré qu’une grande diversification de titres, de classes d’actifs répartie dans plusieurs pays permet aux investisseurs d’augmenter les rendements espérés tout en réduisant les risques.

Cependant, il semble souvent – ​​surtout depuis la crise financière de 2008-09 – que lorsque des problèmes surviennent, les marchés ont tendance à baisser ensemble. Donc, cela soulève la question : est-il toujours judicieux de diversifier son portefeuille ?

Pour répondre à cette question, nous nous sommes tournés vers une source remarquable : le Rapport annuel 2022 de Crédit Suisse sur les rendements des investissements mondiaux. Il s’agit d’un guide des rendements historiques pour toutes les principales classes d’actifs dans 35 pays, remontant dans la plupart des cas à 1900.

L’édition 2022 du rapport comprend un examen par les historiens financiers Elroy Dimson, Paul Marsh et Mike Staunton, du pouvoir de la diversification entre les actions, les pays et les classes d’actifs. Leur étude des données historiques les a conduits à plusieurs conclusions importantes :

  • La mondialisation a augmenté la mesure avec laquelle les marchés évoluent ensemble, mais les avantages potentiels de réduction des risques qu’apporte la diversification internationale restent significatifs.

  • La mesure avec laquelle la diversification internationale peut être défavorable aux investisseurs dans une crise est limitée à des périodes assez courtes et n’est pertinente que si un investisseur est contraint de vendre. « Pour les investisseurs à long terme, les corrélations qui augmentent ont moins de conséquences. »

  • Au cours des 50 dernières années, investir dans des actions à l’échelle mondiale a généré des ratios rendement/risque plus élevés que d’investir uniquement au niveau national dans la plupart des pays.

  • Une exception notable a été les États-Unis où, au cours des 50 dernières années, les investisseurs auraient mieux fait d’investir au pays. Cette constatation reflète les excellents rendements et la faible volatilité du marché boursier américain au cours de cette période. Cependant, les auteurs notent également que les performances passées ne garantissent pas les rendements futurs. « Nous observons ces résultats avec le recul… Il n’y a aucune raison de s’attendre à ce que l’exceptionnalisme américain continue. »

  • Les investisseurs dans les petits marchés, en particulier ceux qui sont fortement concentrés dans certains secteurs, ont plus à gagner de la diversification mondiale que les investisseurs américains, car « le marché américain est déjà très vaste et très diversifié ». Les investisseurs canadiens devraient en prendre note.

  • Malgré le conseil bien connu de détenir un portefeuille grandement diversifié, les auteurs soulignent des études universitaires qui montrent que la plupart des investisseurs sont terriblement sous-diversifiés. Par exemple, ils citent une étude (Goetzmann et Kumar 2008) qui a analysé plus de 60 000 investisseurs dans une grande maison de courtage à escompte américaine et qui a constaté que la détention moyenne n’était que de quatre actions.

  • Les investisseurs aux portefeuilles concentrés le paient très cher. Une étude danoise (Florentsen, Nielsson, Raahauge et Rangvid 2019) a analysé une base de données de 4,4 millions d’investisseurs danois et a constaté qu’ils pouvaient augmenter leur rendement espéré jusqu’à 3 % par an en passant du portefeuille concentré qu’ils détenaient généralement à un fonds indiciel avec le même profil de risque global.

  • À propos de la diversification des actifs, les auteurs écrivent : « Les corrélations actions-obligations sont pour la plupart négatives sur les principaux marchés mondiaux depuis une vingtaine d’années. Cette corrélation négative signifie que les actions et les obligations ont servi de protection les unes contre les autres, permettant aux investisseurs d’augmenter leurs allocations en actions tout en respectant le risque qu’ils veulent prendre dans leurs portefeuilles.

Cependant, une hausse des taux d’intérêt est une variable commune aux actions et aux obligations et cela devrait conduire à une corrélation positive entre eux ou, en d’autres termes, à un effet de diversification plus limité. De plus, le rapport indique que la corrélation entre les actions et les obligations a été positive pendant de longues périodes depuis 1900. Ainsi, à l’avenir, la corrélation pourrait être positive.

Mais à moins que la corrélation ne soit parfaite, les investisseurs verront toujours les avantages d’être diversifiés dans les actions et les obligations. Et nous ne pouvons pas oublier le fait important que les obligations sont moins volatiles que les actions.

Les auteurs du Rapport annuel 2022 de Crédit Suisse sur les rendements des investissements mondiaux concluent qu’« il existe des arguments convaincants en faveur de la diversification mondiale, en particulier à l’heure actuelle », mais observent que les avantages de la diversification mondiale peuvent être survendus s’ils sont présentés comme une voie infaillible vers un rapport de risque/rendement supérieur. La diversification devrait conduire à un niveau de rendement espéré plus élevé pour le même risque, mais cela n’est pas garanti.

Par conséquent, le mieux que nous puissions faire est de prendre des décisions d’investissement prudentes et éclairées, puis de nous en tenir patiemment à notre plan, surtout lorsque les marchés sont difficiles.

Les obligations de votre portefeuille font leur travail

par James Parkyn

Cette année fut une nouvelle fois très bonne pour les actions mais relativement plus terne pour les obligations. Cela a conduit de nombreux investisseurs à se demander s’ils devraient allouer plus d’argent aux actions et moins aux obligations dans leur portefeuille.

À la fin de septembre, les actions canadiennes étaient en hausse de 17,5 % depuis le début de l’année tandis que les obligations étaient en baisse de 4 % (y compris les revenus d’intérêts et de dividendes). Malgré cette performance, nous vous conseillons de procéder avec prudence lorsque vous envisagez d’augmenter la pondération des actions dans votre portefeuille au détriment des obligations.

Oui, les actions ont enregistré de solides rendements depuis que les marchés ont atteint le creux suite au krach provoqué par la COVID en mars 2020, tandis que de très bas taux d’intérêts se sont traduits par des rendements obligataires dérisoires d’un peu plus de 1%.

Cependant, les obligations font plus que simplement contribuer à vos rendements globaux. Ils jouent un rôle essentiel dans la diversification de votre portefeuille en agissant comme un amortisseur lorsque des corrections affectent le marché boursier.

En effet, les obligations, en particulier celles à court terme et de haute qualité que nous privilégions, sont beaucoup moins volatiles que les actions.

Il est important de s’en souvenir lorsque les marchés boursiers sont si forts depuis si longtemps. Même avant la reprise rapide après le choc provoqué par la pandémie, les actions étaient sur une excellente lancée depuis la crise financière de 2008-09. Les bonnes performances récentes ont désensibilisé de nombreux investisseurs au risque, comme en témoigne la vague de transactions spéculatives sur les titres vedettes, les crypto-monnaies et les sociétés d’acquisition à vocation spécifique. Mais le risque n’a pas disparu.

Nous pouvons observer le rôle d’amortisseur que jouent les obligations à travers une donnée connue sous le nom de ratio de Sharpe. Nommé en l’honneur de son auteur, le lauréat du prix Nobel William Sharpe, il mesure la performance d’un investissement par rapport à un actif sans risque, après ajustement pour le risque. Lorsque l’on compare deux portefeuilles, celui avec un ratio de Sharpe plus élevé offre un meilleur rendement pour le même niveau de risque.

Comme le démontre l’économiste et stratège de marché David Rosenberg dans cet article, l’ajout d’une portion significative d’obligations à un portefeuille améliore considérablement les rendements ajustés au risque.

Rosenberg calcule qu’un portefeuille d’actions au cours des cinq dernières années avait un ratio de Sharpe de 1,08 contre 1,2 pour un portefeuille composé de 60 % d’actions et 40 % d’obligations et 1,25 pour un mélange 50/50. Ainsi, malgré les faibles rendements des obligations au cours des cinq dernières années, le ratio de Sharpe augmente car les obligations réduisent considérablement la volatilité du portefeuille. La même tendance peut être observée sur des périodes de 10, 20 et 30 ans.

En plus d’être un tampon contre la volatilité du marché boursier, il y a une autre raison pour laquelle les obligations sont utiles dans un portefeuille. Lorsque le marché boursier subit des pertes, vous pouvez utiliser votre allocation obligataire pour lever des liquidités afin de couvrir vos dépenses, en attendant que les actions se rétablissent. Vous pouvez également utiliser ces fonds pour acheter des actions lorsqu’elles sont en baisse.

Bien sûr, un portefeuille d’actions à 100 % aura des rendements attendus plus élevés, mais il est également plus risqué. Une bonne gestion de portefeuille implique de trouver le bon équilibre entre le risque et le rendement, compte tenu de vos objectifs et de votre tolérance au risque.

En fin de compte, nous pensons qu’une allocation obligataire doit être considérée comme un stabilisateur de portefeuille, et non comme un obstacle à la maximisation de vos rendements. L’expérience nous a appris qu’un portefeuille à plus faible volatilité produira à long terme un meilleur rendement et sera plus efficace sur le plan fiscal qu’un portefeuille très volatil.

Alors, ne vous inquiétez pas pour vos obligations, elles font leur travail.

4 leçons d’investissement essentielles tirées des deux dernières décennies

par James Parkyn

Chez PWL Capital, nous pensons qu’il est crucial d’avoir une vision à long terme de l’investissement. C’est pourquoi j’ai récemment échangé avec mes collègues François Doyon La Rochelle et Raymond Kerzérho pour parler des leçons d’investissement que nous avons tirées depuis l’an 2000 pour un prochain épisode de notre balado, Sujet Capital.

Le dénominateur commun de notre discussion était l’importance de la patience pour réussir à bâtir votre patrimoine sur le long terme.

Il suffit de considérer les nombreux événements importants qui se sont produits au cours des deux dernières décennies pour comprendre pourquoi la patience est si importante. La liste comprend l’éclatement de la bulle technologique en 2000, le 11 septembre, les guerres en Afghanistan et en Irak, un marché baissier prolongé en 2001-03, la crise financière de 2007-09 et, plus récemment, la pandémie de COVID-19.

À travers tout cela, le marché boursier a continué à monter. Depuis septembre 2001, le S&P 500 a cru à un taux annualisé de 8,2 % par an en dollars canadiens, tandis que l’indice composé S&P/TSX au Canada a connu une hausse annualisée de 8,1 % par an.  L’indice combiné MSCI EAEO et des marchés émergents a quant à lui connu une hausse annualisée de 6,6 % par an.

Si vous aviez laissé vos émotions prendre le dessus et que vous aviez quitté les marchés en réponse à l’un des événements énumérés ci-dessus (ou aux nombreux autres de moindre importance), vous vous seriez privé de ces gains.

Dans cet esprit, voici les quatre leçons les plus importantes à retenir depuis l’an 2000.

1. Vous ne savez pas ce que vous ne savez pas

Cette phrase résume l’observation faussement simple que personne ne sait ce que l’avenir nous réserve ou quel impact les événements auront sur les marchés. Personne n’aurait pu prédire les attaques terroristes du 11 septembre 2001 ou la dévastation provoquée par la pandémie mondiale par exemple.

Howard Marks, coprésident d’Oaktree Capital Management, a résumé l’importance de l’humilité intellectuelle lorsqu’on investit : « Aucun degré de sophistication ne va compenser le fait que toutes vos connaissances concernent le passé et toutes vos décisions concernent l’avenir. »

2. Vous ne pouvez pas prévoir l’avenir, mais personne d’autre non plus

Cette leçon est le corollaire de la précédente. Malgré l’impossibilité de prédire l’avenir, de nombreux économistes, analystes et gestionnaires d’investissement actifs gagnent leur pain en essayant de faire exactement cela.

Le bruit qu’ils créent peut vous éloigner de votre plan d’investissement avec des conséquences désastreuses pour votre patrimoine.

3. La discipline et des actions réfléchies sont essentielles

Pour éviter les pièges, il est essentiel de développer une discipline face aux placements. Il s’agit de filtrer les bruits du moment et de s’en tenir résolument à une vision à long terme guidée par votre plan d’investissement.

Un plan d’investissement bien conçu est une feuille de route sur laquelle vous pouvez compter lorsque les temps sont durs et que vous êtes tenté de vous écarter de la route. Votre portefeuille doit être aligné sur votre tolérance au risque et votre capacité à en prendre. Il doit également être fiscalement avantageux et largement diversifié. Ce sont les facteurs que vous pouvez contrôler.

4. L’investissement fondé sur les données fonctionne

Je me souviens qu’en 2003, en tant qu’entreprise, nous avions pris la décision de mettre en œuvre des portefeuilles entièrement passifs. Mon expérience au cours des années qui ont suivi a confirmé ma conviction que l’adhésion à des principes d’investissement sains et scientifiquement vérifiés est le meilleur moyen pour nos clients d’avoir une expérience d’investissement réussie.

Cela a produit de solides résultats d’investissement pour nos clients et une croissance remarquable pour PWL Capital, car de plus en plus d’investisseurs ont adopté l’investissement passif à faible coût et les meilleures pratiques que nous suivons. C’est une approche d’investissement qui donne aux clients la confiance nécessaire pour s’en tenir à leur plan d’investissement dans les bons comme dans les mauvais moments.

Assurez-vous d’écouter notre balado pour en entendre davantage sur les leçons d’investissement tirées des deux dernières décennies. Vous pouvez également en apprendre plus sur les principes sur lesquels reposent la science de l’investissement en téléchargeant votre exemplaire de notre livre électronique, les 7 péchés capitaux du placement.

Comment participer au boom des appels publics à l’épargne sans prendre de risque

par James Parkyn

L’une des caractéristiques remarquables du marché haussier au cours de la dernière année a été l’activité frénétique autour des premiers appels publics à l’épargne (IPO). Partout dans le monde, les investisseurs ont montré un intérêt extraordinaire pour les nouvelles émissions de titres et étaient prêts à payer des prix élevés pour prendre part à l’action.

Une introduction en bourse a lieu lorsqu’une entreprise privée lève des capitaux en émettant des actions aux investisseurs institutionnels et particuliers. Les premiers appels publics à l’épargne ont établi des records à la fois pour le nombre d’entreprises devenant publiques et les montants d’argent levés. Le boom s’est accéléré alors que les investisseurs sont devenus de plus en plus amoureux des actions technologiques et optimistes quant aux perspectives de croissance économique post-pandémique.

À l’échelle mondiale, les premiers appels publics à l’épargne ont levé un record de 140,3 milliards de dollars cette année, en date du 10 mai, grâce à un total de 670 émissions d’actions, un autre record.

La plupart de ces émissions provenaient des États-Unis, qui ont de loin le plus grand marché boursier au monde avec plus de 55% de la valeur des actions mondiales. Le marché américain des premiers appels publics à l’épargne vient de connaître une année sans précédent en 2020, lorsque 494 émissions ont levé 174 milliards de dollars, soit une augmentation de 150 % par rapport à 2019. Au premier trimestre de cette année, les premiers appels publics à l’épargne ont été encore plus importants avec 365 émissions, levant 129 milliards de dollars.

Au Canada, les résultats sont plus mitigés. Les 77 premiers appels publics à l’épargne en 2020 étaient moins nombreux qu’en 2019, mais les 5,6 milliards de dollars levés représentaient une augmentation de 116% par rapport à 2019. Au premier trimestre de cette année, il y a eu 32 premiers appels publics à l’épargne d’une valeur de 3,2 milliards de dollars.

Les investisseurs sont prêts à payer le prix fort pour les premiers appels publics à l’épargne, en particulier celles émanant des firmes technologiques. Entre 2002 et 2019, le rapport prix/ventes médian des appels publics à l’épargne des firmes technologiques n’a jamais dépassé 12 au cours d’une année civile, selon l’expert Jay Ritter. En 2020, le ratio était de 23, de loin le plus élevé depuis l’ère des point.com. À la fin du mois d’avril de cette année, le ratio était de 20.

L’engouement suscité par les nouveaux entrants sur le marché boursier est tout à fait différent de celui des dernières années. À l’époque, l’attention des médias se concentrait sur le faible nombre d’entrées en bourse et la diminution de la taille du marché boursier.

Un article du Wall Street Journal de 2017 intitulé « Où sont passées toutes les entreprises publiques ? » a noté que le nombre d’inscriptions sur les bourses américaines était tombé à seulement 3 617, la moitié du nombre de 1996. Les introductions en bourse étaient tombées à 128 contre 845 en 1996.

L’argent abondant des investisseurs en capital-investissement et en capital-risque a permis aux entreprises de financer leur croissance sans entrer en bourse et sans avoir à assumer toutes les réglementations associées, l’examen public, l’activisme des investisseurs et les poursuites judiciaires. Les activités de fusion et d’acquisition ont également contribué à la disparition de sociétés ouvertes existantes.

Comme l’a noté ce même article du Wall Street Journal, ce qui était bon pour les investisseurs en capital-investissement et en capital-risque était mauvais pour les investisseurs de détail qui dépendent des marchés boursiers publics. Le nombre décroissant de sociétés ouvertes signifiait que les investisseurs passifs qui achetaient des marchés entiers via des fonds indiciels obtenaient moins de diversification pour leur argent.

De ce point de vue, le boom actuel des premiers appels publics à l’épargne est une bonne nouvelle. Cependant, il existe également un danger pour les petits investisseurs dans cette frénésie des introductions en bourse, comme nous en avons discuté dans un récent épisode de notre balado Sujet Capital.

Attirés par tout le battage publicitaire, de nombreux petits investisseurs sont amenés à acheter des émissions individuelles lors des appels publics à l’épargne. Outre les dangers bien connus de l’achat d’actions individuelles, ces titres ont tendance à sous-performer le marché boursier après leur premier jour sur le marché, selon les recherches de Ritter, professeur au Warrington College of Business de l’Université de Floride, connu sous le nom de « Monsieur IPO ».

Dans une interview sur le balado Rational Reminder, produit par nos collègues Benjamin Felix et Cameron Passmore de PWL, Ritter a déclaré que ces titres nouvellement introduits en bourse sous-performent le marché en moyenne sur des périodes d’un an et de trois ans, après la clôture de leur premier jour de négociation. (Il a noté que ce sont les plus petites entreprises qui ont tendance à sous-performer le marché. Les grandes entreprises, en moyenne, ne sous-performent ni ne surperforment.)

De plus, les sociétés de courtage s’assurent souvent que les grands investisseurs obtiennent des actions au prix de l’offre initiale. Les petits investisseurs doivent acheter des actions à des prix plus élevés sur le marché secondaire (bien que les plateformes en ligne permettent aux investisseurs individuels d’acheter plus facilement des actions lors des émissions). De plus, les courtiers reçoivent parfois des primes pour vendre les actions de sociétés de moindre qualité à des clients.

Il y a eu beaucoup d’enthousiasme et beaucoup de manchettes sur les introductions en bourse au cours de la dernière année. La bonne nouvelle pour les investisseurs passifs est que les introductions en bourse sont rapidement incluses dans les indices et vous pouvez donc les posséder sans prendre les risques liés à l’achat d’actions individuelles.

Les dangers cachés des titres à dividendes

par James Parkyn

Investir dans les titres à dividendes semble être plus populaire au Canada qu’aux États-Unis et que dans d’autres pays, bien que ce soit difficile de le prouver. Certes, la couverture médiatique, les sites Web et les fonds communs de placement consacrés aux stratégies d’investissement axées sur les dividendes ne manquent pas.

La popularité des approches axées sur les dividendes peut refléter, au moins en partie, le traitement fiscal spécial que reçoivent les dividendes canadiens ou une préférence nationale en faveur des actions des banques, des entreprises de télécommunications, des services publics et d’autres payeurs de dividendes de premier ordre.

Quelle qu’en soit la raison, la fascination de nombreux investisseurs canadiens pour les dividendes trahit une incompréhension du fonctionnement des rendements des actions et expose les portefeuilles à un risque plus élevé.

Les rendements des actions sont composés de gains en capital (augmentations de prix) et de dividendes. Comme l’explique cet excellent article de notre collègue de PWL, Dan Bortolotti, les dividendes et l’appréciation des prix sont les deux faces d’une même médaille.

Si une entreprise paie 1 $ par action en dividendes en espèces sur les bénéfices, ses actions perdent en théorie de 1 $ par action. Comme l’explique Dan : « Cette baisse de prix ne sera pas d’un cent pour un cent, le prix peut même parfois être emporté par les fluctuations normales des marchés. Mais il y a toujours un compromis. Après tout, lorsqu’une entreprise verse, par exemple, 10 millions de dollars de dividendes, elle doit valoir 10 millions de dollars de moins. »

Par conséquent, cela ne devrait pas faire une différence que vos rendements proviennent de dividendes ou d’une appréciation du capital (sans tenir compte des taxes et des coûts de transaction).

Cependant, la relation directe entre le cours de l’action et les dividendes est clairement un concept difficile à saisir pour de nombreux actionnaires et qui peut conduire à des paris d’investissement risqués. Le premier de ces risques est une perte importante de diversification à laquelle les investisseurs en dividendes sont sujets.

Un focus sur les titres à dividendes exclut un nombre important et croissant d’entreprises qui ne versent pas de dividendes, malgré des bénéfices élevés. Un exemple frappant est Berkshire Hathaway de Warren Buffett, qui n’a jamais versé de dividende sous sa direction. En fait, près de la moitié de toutes les sociétés américaines cotées en bourse n’ont versé aucun dividende entre 1963 et 2019, selon cet article.

Le problème est aggravé par la concentration sectorielle des actions à rendement élevé versant des dividendes. Cette situation est particulièrement prononcée au Canada, où les fonds de dividendes sont dominés par un nombre relativement restreint d’actions du sectur financier, d’entreprises de télécommunications, de pipelines et du secteur de l’énergie.

Ensuite, il y a le risque que les versements de dividendes soient réduits ou éliminés pendant les récessions. Ce fut le cas à la fois pendant la crise financière de 2008-2009 et pendant la pandémie, lorsqu’une entreprise sur cinq a réduit ses paiements et une sur huit les a complètement éliminés.

Enfin, les investisseurs achètent souvent des actions à dividendes pour le revenu, mais c’est moins efficace sur le plan fiscal que de vendre des actions pour générer des liquidités.

Les premiers mois de 2021 ont été favorables aux investisseurs en dividendes, le marché passant des actions de croissance aux actions de valeur, une catégorie qui comprend de nombreuses entreprises qui versent des dividendes. Le FNB iShares Canadian Select Dividend ETF, le plus grand fonds du genre au Canada, a généré un rendement de 12,99% au premier trimestre, surpassant facilement le rendement de 8,11% du FNB iShares Core S&P/TSX Capped Composite Index ETF.

C’était une histoire très différente l’année dernière. Les promoteurs des titres à dividendes affirment souvent que ces actions résistent mieux aux ralentissements, mais ce n’était certainement pas le cas pendant le krach et la reprise causée par la pandémie. Les FNB axés sur les actions canadiennes à dividendes ont été déclassés en 2020 par les FNB qui répliquent l’indice composé S & P / TSX. Le FNB de dividendes iShares a généré un rendement de -0,51 par rapport à +5,61 pour le FNB indiciel composé S & P / TSX.

Il est clair que la meilleure façon de créer de la richesse à long terme est de diversifier son portefeuille aussi largement que possible au sein des classes d’actifs et des zones géographiques. L’investissement en dividendes échoue non seulement le test de la diversification, mais vous expose également au risque de ne pas générer le revenu sur lequel vous comptez.

Certes, les dividendes sont une partie importante des rendements globaux des marchés boursiers. Cependant, comme on le dit souvent, trop c’est comme pas assez!