Économie mondiale & marchés des capitaux

Les boules de cristal des experts étaient plus embrouillées que jamais en 2022.

par James Parkyn

Pour lancer la nouvelle année, notre balado Sujet Capital s'est penché sur les leçons de 2022 en matière d'investissement. Dans cet article, je veux me concentrer sur deux de ces leçons, car elles sont très importantes pour votre santé financière.

Pour notre première leçon, nous avons examiné les événements de l'année dernière pour voir ce qu'ils pouvaient nous apprendre sur ce qui est à venir en 2023.

C'est ce que fait de nombreux experts financiers qui produisent des prévisions sur l'économie et les marchés. Nous adoptons une approche différente. Nous regardons ces prévisions et nous nous demandons pourquoi des personnes pourraient y prêter attention.

Pour comprendre notre attitude vis-à-vis des prévisions financières, revenons un an en arrière et considérons certains des événements qu'il aurait fallu prévoir au début de 2022 pour faire des paris gagnants.

  • La Russie a envahi l'Ukraine pour déclencher la plus grande guerre en Europe depuis 1945.

  • Pour la première fois, les actions américaines et les obligations à long terme ont enregistré des pertes à deux chiffres pour l'année. Les rendements des titres de type valeur ont dépassé les rendements des titres de type croissance avec la plus grande marge depuis 2000, dans un contexte de krach des titres technologiques.

  • Une inflation galopante a pris racine dans le monde entier, atteignant son plus haut niveau en 40 ans aux États-Unis. Les banques centrales ont réagi en augmentant les taux d'intérêt de manière agressive.

  • La Chine a abandonné sa politique de zéro COVID alors que son économie était au point mort et que de vastes manifestations se produisaient.

Personne n'aurait pu prédire ces évolutions, et ce n’est pas une surprise. Chaque année, les marchés sont secoués par des événements imprévus qui ridiculisent les prévisions des experts. Si vous voulez un autre exemple, ne cherchez pas plus loin que 2020 avec le début de la pandémie mondiale.

Pourtant, les économistes, les analystes et les gestionnaires de fonds continuent de prédire avec confiance ce qui va se passer au début de chaque année. Pourquoi ? C'est précisément parce que l’incertitude de l’avenir, pousse les gens à chercher la moindre illusion de certitude que les prédictions peuvent leur procurer.

"L'incapacité à prévoir le passé n'a aucune incidence sur notre désir de prévoir l'avenir”, l’auteur financier Morgan Housel écrit "La certitude est si précieuse que nous n'abandonnerons jamais cette quête..."

Malgré ce besoin profond de certitude, l'une de nos plus importantes leçons de 2022 est d'ignorer les prévisions et les perspectives. Nous vous recommandons de vous concentrer sur votre engagement à contrôler le risque par une large diversification et de maintenir un état d'esprit d'investisseur à long terme, et ce quoi qu'il arrive en 2023.

La deuxième leçon que nous tirons de 2022 est liée à la première. Il s'agit de faire attention au biais de rétrospection dans votre réflexion et votre prise de décision. Il s'agit de la tendance à regarder en arrière et à se bercer d'illusions en croyant que l'on savait ce qui allait se passer depuis le début.

Dans le Wall Street Journal, Jason Zweig l'explique ainsi : "D'innombrables intuitions et sentiments instinctifs traversent notre conscience au cours d'une année. Nous nous souvenons naturellement de celles qui s'avèrent exactes. La multitude d'autres intuitions qui se sont avérées fausses vont dans notre poubelle mentale."

Zweig écrit que ce biais de rétrospection se traduit par une réflexion de type "et si". Si j'avais suivi telle ou telle intuition l'année dernière, je serais tellement plus riche aujourd'hui. Or, notre mémoire des prédictions passées est souvent défaillante.

Pour le prouver, Zweig a sondé les lecteurs de sa lettre d'information à la fin de l'année 2021 et leur a demandé de prévoir la situation du marché dans un an. Puis, un an plus tard, il leur a demandé de se souvenir de ces prédictions en sachant comment l'année s'était effectivement déroulée.

En moyenne, le souvenir que les lecteurs avaient de leurs prévisions était plus proche de l'évolution réelle des marchés en 2022 que de leurs prévisions de 2021, qui se sont avérées beaucoup plus optimistes.

Cela met en évidence la tendance humaine à reconstruire le passé en se basant dur des faits actuels. Comme le note Zweig, le danger est que penser à tort que vous saviez ce qui allait se passer dans le passé peut vous amener à penser que vous savez ce qui va se passer à l’avenir.

Pour plus d'informations sur comment naviguer les marchés financiers, veuillez consulter le site Web de l'équipe PWL. Et si vous n'êtes pas encore un auditeur de notre podcast mensuel Sujet Capital, je vous encourage à télécharger le dernier épisode et à vous abonner pour recevoir ceux à venir.

Nos meilleurs conseils d'investissement de 2022

par James Parkyn

Alors que 2022 tire à sa fin, nous voulions revenir sur nos blogs qui ont suscité les réactions les plus positives au cours de l'année.

Alors que les marchés traversaient des turbulences en 2022, l'accent a été mis sur comment faire face au marché baissier et se préparer au prochain marché haussier. Nous avons couvert plusieurs sujets, commençant par comment maîtriser vos émotions pour éviter de prendre de mauvaises décisions lorsque les marchés chutent, en passant par l'importance de ne pas tomber victime des prédictions inutiles.

  1. Vous ne pouvez pas attraper un rebond du marché si vous n'êtes pas investi – Les six premiers mois de l’année, ont été l’une des pires périodes pour les actions et les obligations américaines. Les marchés canadiens étaient également en baisse, quoique dans une moindre mesure. Naturellement, l’ampleur de ces baisses ont rendu de nombreux investisseurs inquiets. Puis, les marchés ont rebondi puissamment au cours de l'été. Nous avons vécu une période similaire à l'automne, lorsqu’ une forte baisse en septembre a été suivie d'un rebond en octobre et novembre. Ces deux instances montrent à quelle vitesse l’humeur du marché peut changer.

  2. 4 façons de se préparer au prochain marché baissier — J'ai écrit cet article avant que le marché boursier américain ne tombe en territoire baissier en chutant de plus de 20 % au printemps. Il contient des conseils intemporels sur la façon de se préparer à d’importants ralentissements du marché et de savoir comment les surmonter lorsqu'ils se produiront inévitablement.

  3. Posez-vous cette simple question avant de changer de portefeuille — Dans le domaine de la finance comportementale, nous savons que les gens ont tendance à ressentir la douleur des pertes beaucoup plus intensément que la joie des gains. C'est pourquoi la chute des marchés peut provoquer autant d'anxiété et amener les investisseurs à prendre des décisions destructrices de richesse. Une façon de faire face à la tentation de s'écarter de votre plan financier à long terme est de se poser cette question simple : une fois que j'ai fait cette transaction, alors quoi ?

  4. La hausse des taux d'intérêt poussera-t-elle l'économie vers la récession ? — Les prévisions se présentent sous plusieurs formes. Cette année, les médias se sont concentrés sur les taux d'intérêt élevés qu'il faudra atteindre pour faire baisser l'inflation et si ces hausses pousseront l'économie vers la récession. Dans cet article, je discute d'une entrevue de l'ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mervyn King, qui offre de sages conseils sur les dangers des prédictions. (Pour ne rien vous cacher, il n'est pas un grand fan.)

  5. La diversification a-t-elle encore un sens ? — Avec la chute des actions et des obligations partout dans le monde cette année, il ne semblait pas y avoir de refuge. Depuis la crise financière de 2008-2009, les marchés mondiaux ont semblé évoluer de concert en période de crise. Cela a conduit certains investisseurs à remettre en question la valeur de la diversification d’un portefeuille. J'examine de plus près cette question à l'aide du rapport annuel 2022 de Crédit suisse sur les rendements des investissements mondiaux (Credit Suisse Global Investment Yearbook), qui est un guide des rendements historiques pour toutes les principales classes d'actifs dans 35 pays, remontant dans la plupart des cas à l’année 1900.

Pour obtenir plus de conseils sur l'investissement et les finances personnelles, veuillez-vous abonner à notre balado Sujet Capital et télécharger notre populaire livret électronique, Les sept péchés capitaux du placement.

Toute l'équipe se joint à moi pour vous souhaiter un joyeux temps des fêtes et une année 2023 pleine de santé et de prospérité.

Nos meilleurs conseils sur le marché baissier du premier semestre 2022

par James Parkyn

Les six premiers mois de 2022 ont été brutaux pour les investisseurs du monde entier.

L’inflation galopante a incité les banques centrales à relever les taux d’intérêt, ce qui a fait craindre que l’économie ne soit plongée dans une récession. Au même moment, la réponse sévère de la Chine à l’épidémie de COVID et la guerre qui perdure en Ukraine ont aggravé les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’incertitude économique.

Les marchés du monde entier ont chuté en réponse. Et il n’y avait pas que les actions. Le marché obligataire, qui est censé être une sphère de sécurité lorsque le marché boursier devient houleux, a également fortement chuté en réponse à la hausse rapide des taux.

L’auteur de finances personnelles Ben Carlson a décrit la première moitié de 2022 comme l’une des pires périodes de six mois jamais enregistrées pour les actions et les obligations. Selon Carlson, les rendements d’un portefeuille composé à 60 % d’actions américaines et à 40 % d’obligations se situaient dans les 2 % inférieurs des rendements sur six mois en reculant jusqu’à 1926.

Et ces pertes ont été légères par rapport au crash d’actifs spéculatifs autrefois de haut vol tels que les crypto-monnaies, les jetons non fongibles et les sociétés d’acquisition à vocation spéciale (SPAC).

Au cours des six derniers mois, j’ai écrit une série de blogs qui rassemble nos meilleurs conseils pour faire face à un marché baissier. Avant de récapituler les faits saillants de ces articles, examinons rapidement quelques chiffres clés de la première moitié de l’année.

Au 30 juin, les obligations canadiennes à court terme étaient en baisse de 4,35 % et le marché obligataire total, qui est l’indice de référence le plus largement suivi pour les obligations au Canada, a chuté de 12,19 %. Il est rare de voir des chiffres aussi négatifs sur le marché obligataire. La dernière fois qu’une baisse de cette ampleur s’est produite, c’était en 1994.

Plus tôt dans l’année, les actions canadiennes ont surclassé les autres marchés internationaux, grâce à la flambée des prix du pétrole brut et d’autres matières premières. Cependant, le marché canadien a perdu du terrain au cours des derniers mois et a terminé le premier semestre en baisse de 9,87 %.

Un point positif était les actions de valeur à grande et moyenne capitalisation, vers lesquelles nous orientons les portefeuilles. Au Canada, elles ont affiché une performance depuis le début de l’année de 0,78 % contre -20,38 % pour les actions de croissance. Les actions de petites capitalisations ont en revanche suivi la tendance baissière, elles étaient à -13,2%.

Aux États-Unis, nous sommes en territoire baissier, le marché total ayant baissé au 30 juin de 21,1 % en dollars américains et de 19,4 % en dollars canadiens. Là encore, les actions de valeur à grande et moyenne capitalisation ont surperformé la croissance à -11,01 % depuis le début de l’année contre -26,55 % pour les actions de croissance.

C’est dans des moments comme ceux-ci qu’il est crucial de revenir aux principes fondamentaux d’un bon investissement. Voici quelques-uns des concepts de base dont j’ai discuté dans les blogs ces derniers mois et qui sont particulièrement pertinents au milieu d’un marché baissier.

  1. Ne laissez pas l’anxiété guider vos décisions d’investissement – L’illusion que vous pouvez identifier les hauts et les bas du marché conduit de nombreux investisseurs à commettre des erreurs destructrices de richesse. Considérez ce qui se passe si vous vendez pour éviter plus de pertes. Premièrement, vous devrez relever le défi notoirement difficile de décider quand il est sûr de revenir sur le marché et deuxièmement, vous risquez de manquer de solides rendements pendant que vous êtes assis sur la touche. Coupez le bruit à court terme des médias et acceptez que personne ne puisse prévoir quand le marché va monter ou descendre.

  2. Cultivez un état d’esprit d’investisseur à long terme – Les marchés baissiers sont le moment où les investisseurs apprennent leur véritable tolérance au risque. La pression émotionnelle pour décider et agir peut parfois sembler écrasante. Mais la panique conduit presque toujours à une perte permanente de capital. C’est pourquoi il est crucial d’être préparé mentalement et de s’en tenir à un plan basé sur des principes scientifiques. Cela devrait inclure une large diversification entre les actifs et les zones géographiques et un rééquilibrage périodique vers les allocations cibles pour vous positionner pour récolter les rendements futurs. Louis Simpson, qui gérait le portefeuille d’investissement de la compagnie d’assurance GEICO de Berkshire Hathaway, a dit un jour : « Nous réfléchissons beaucoup et nous n’agissons pas beaucoup. Beaucoup d’investisseurs agissent beaucoup et ne réfléchissent pas beaucoup.

  3. La douleur à court terme sur le marché obligataire entraînera un gain à long terme – Perdre de l’argent dans ce qui est censé être la partie sûre de votre portefeuille est désagréable. Cependant, des taux d’intérêt plus élevés entraîneront de meilleurs rendements obligataires à long terme. Les investisseurs, qui ont souffert pendant des années de rendements obligataires au plus bas, devraient souhaiter une hausse des taux, même si cela signifie des pertes en capital à court terme.

  4. La diversification est toujours votre meilleure stratégie – Ces dernières années, il a souvent semblé que lorsque des problèmes surviennent, les marchés ont tendance à baisser ensemble. Cela soulève la question suivante : la diversification fait-elle toujours le travail qu’elle est censée faire : augmenter les rendements attendus tout en réduisant le risque ? Le Credit Suisse Global Investment Returns Yearbook est un guide des rendements historiques pour toutes les principales classes d’actifs dans 35 pays, remontant dans la plupart des cas à 1900. L’édition 2022 comprend un examen de la diversification entre les actions, les pays et les classes d’actifs. Parmi les conclusions des auteurs, il y a que « la mondialisation a augmenté la mesure dans laquelle les marchés évoluent ensemble, mais les avantages potentiels de réduction des risques de la diversification internationale restent significatifs ». Ils notent également que la diversification internationale est particulièrement importante dans les petits marchés comme le Canada et soulignent des études montrant que la plupart des investisseurs sont terriblement sous-diversifiés.

Un homme sage a dit un jour : « Attendez-vous à l’inattendu et vous ne serez pas déçu ». Cela n’a pas été une période facile, mais l’histoire du marché montre que la meilleure façon de s’en sortir est d’éliminer le bruit, de développer un état d’esprit d’investisseur à long terme et de rester concentré sur les fondamentaux.

Assurez-vous de consulter notre site web Sujet Capital où vous trouverez toutes nos balados et nos blogues pour vous aider à devenir un meilleur investisseur.

Le marché baissier des obligations : douleur à court terme, gain à long terme

Par James Parkyn

La plupart des lecteurs savent que le Canada et le reste du monde ont un problème d’inflation. Vous l’avez sans doute remarqué à l’épicerie, à votre restaurant local ou au Canadian Tire que les prix sont en hausse pour toutes sortes de choses.

Vous savez probablement aussi que les banques centrales luttent contre l’inflation en augmentant les taux d’intérêt pour ralentir l’économie. Récemment, la Banque du Canada a relevé son taux directeur de 0,5 %, la plus forte augmentation en plus de 20 ans. Il y a fort à parier que la Réserve fédérale américaine augmentera son taux lors de sa prochaine réunion en mai. Et les deux banques devraient annoncer plusieurs autres hausses dans les mois à venir.

Ce dont vous êtes peut-être moins au fait, c’est l’effet extraordinaire que la hausse des taux d’intérêt a sur le marché obligataire. Ces hausses ont créé un marché baissier comme nous n’en avons jamais vu depuis le milieu des années 1990.

Vous pouvez être pardonné si vous ne suivez pas les rebondissements du marché obligataire. Il est généralement assez effacé par rapport à son cousin flamboyant, le marché boursier.

Les hauts et les bas du marché boursier sont motivés par les émotions des investisseurs et cela attire naturellement l’attention des médias et du public. En revanche, les mouvements des prix des obligations plutôt motivés par des mathématiques ennuyeuses.

Les rendements obligataires – le taux d’intérêt actuel payé par les obligations – évoluent dans la direction opposée aux prix des obligations, ce qui signifie que la hausse des taux d’intérêt entraîne une baisse des prix des obligations. En effet, les investisseurs qui souhaitent vendre des obligations doivent accepter des prix plus bas puisque les acheteurs de ces obligations s’attendent désormais à recevoir les nouveaux taux d’intérêt plus élevés.

Cet effet s’est traduit par une forte baisse des prix des obligations cette année en réponse à des taux plus élevés. L’indice obligataire universel FTSE Canada, l’indice de référence des FNB obligataires détenus par de nombreux Canadiens, a baissé de 8,5 % (excluant les paiements d’intérêts) depuis le début de l’année et de 10,8 % depuis qu’il a atteint son sommet des 12 derniers mois en août 2021.

Une baisse de cette ampleur serait déjà assez néfaste pour le marché boursier ; sur le marché obligataire normalement moins volatil, c’est une débâcle épique. En fait, il n’y a eu que deux autres marchés baissiers de cette ampleur sur le marché obligataire canadien depuis 1980 – en 1980-81 et en 1994. Celui de 1994, qui s’est également produit aux États-Unis, a été surnommé par nos voisins du sud le Great Bond Massacre!

La baisse de cette année sera déroutante pour les investisseurs, d’autant plus que la partie obligataire de leurs portefeuilles est censée être la tranche « sûre ». Cependant, il y a quelques facteurs atténuants à garder à l’esprit lorsque l’on pense à ce marché baissier.

Le premier point est que la baisse des prix des obligations est plus prononcée lorsque vous détenez des obligations avec des échéances plus longues. Plus la durée d’une obligation, mesurée en années, est longue, plus son prix est sensible aux variations des taux d’intérêt.

Les obligations à court terme, telles que mesurées par l’indice obligataire à court terme FTSE Canada, ont perdu 3,3 % (encore une fois hors paiements d’intérêts) cette année et 5,8 % depuis qu’elles ont atteint leur sommet des douze derniers mois en avril 2021. Il s’agit toujours d’une baisse importante, mais beaucoup moins sévère que celle des obligations à plus longue échéance.

Dans les portefeuilles de nos clients, nous privilégions les obligations à court terme avec des échéances allant d’un à cinq ans. Les FNB que nous utilisons ont une durée d’environ 2,7 ans, comparativement à 7,9 ans pour l’indice obligataire universel FTSE Canada.

En plus d’être moins sensibles aux hausses de taux d’intérêt, les obligations à court terme offrent également une meilleure protection contre la hausse des taux d’intérêt en réponse à une inflation plus élevée et sont moins volatiles que les obligations à échéance plus longue.

Elles offrent une meilleure protection contre la hausse des taux d’intérêt, car avec des échéances plus courtes, le portefeuille se renouvelle plus rapidement et les obligations peuvent être réinvesties à des taux plus élevés plus rapidement. Dans ce contexte, il est important de garder à l’esprit qu’une inflation élevée est un risque plus important qu’une hausse des taux d’intérêt, car elle ronge la valeur de votre épargne.

Le deuxième point à retenir est que des taux d’intérêt plus élevés entraînent de meilleurs rendements obligataires à long terme. Les investisseurs à long terme, qui ont souffert pendant des années de taux d’intérêt très bas, devraient vouloir que les taux augmentent, même si cela signifie des pertes en capital à court terme.

C’est un cas clair où la douleur à court terme produira un gain à long terme.

Faut-il craindre une inflation élevée?

par James Parkyn

Si vous suivez l’actualité économique, vous savez qu’il y a eu beaucoup de bruit concernant la possibilité de l’arrivée imminente d’une période d’inflation élevée persistante.

Le déclencheur de ces inquiétudes a été une flambée des prix qui a vu l’inflation globale en mai atteindre 3,6 % au Canada et 5 % aux États-Unis.

Certains économistes craignent que l’inflation à long terme ne soit alimentée par les mesures de relance monétaire et budgétaire massives mises de l’avant pour lutter contre la récession due à la pandémie, combinées à la demande refoulée des consommateurs et aux goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement alors que l’économie mondiale rouvre.

Doit-on s’inquiéter ? Bien que nous ne fassions pas de prévisions sur l’orientation de l’économie ou des marchés, certains signes indiquent que les craintes d’inflation pourraient être exagérées.

La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine insistent sur le fait que la poussée inflationniste actuelle est transitoire et qu’il demeure une certaine mollesse dans l’économie. Malgré tout, un désaccord est récemment apparu au sein de la direction de la Réserve fédérale sur la gravité de la menace inflationniste.

Plus important encore, le marché obligataire ne signale pas d’anticipations inflationnistes élevées. Si les millions d’investisseurs qui composent le marché obligataire prévoyaient une hausse soutenue de l’inflation à l’horizon, ils feraient monter les taux d’intérêt. Les taux ont en effet fortement augmenté plus tôt cette année, mais depuis la mi-mai, ils ont chuté de 0,10% au Canada et de 0,25 % aux États-Unis.

À plus long terme, de nombreux observateurs pensent que la dette publique élevée, de même que celle des consommateurs, combiné au vieillissement de la population sont des tendances séculaires qui permettront de contenir l’inflation. L’économiste David Rosenberg pense qu’une fois que les choses se seront calmées vers la fin de l’année, l’attention reviendra à la déflation en tant que véritable menace.

Certes, le marché boursier n’a pas montré jusqu’à présent d’effets négatifs de la reprise de l’inflation. Il reste à des sommets historiques ou proches de ceux-ci au Canada et aux États-Unis.

Alors que la période de stagflation des années 1970 a produit des rendements boursiers épouvantables, l’inflation a historiquement été bonne pour les cours des actions lorsqu’elle s’est accompagnée d’une croissance économique.

Le Global Investment Returns Yearbook du Credit Suisse examine l’impact de l’inflation sur les rendements mondiaux des actions et des obligations de 1900 à 2020. Il démontre que les rendements réels ne sont devenus négatifs que dans 20 % des pires périodes d’inflation. Le rapport révèle également que les obligations à long terme étaient bien plus touchées que les actions lors de périodes d’inflation élevée et soutenue.

Alors, comment les investisseurs devraient-ils considérer les courants divergents actuels d’informations et d’opinions sur l’inflation ?

Votre première réaction devrait être d’éliminer le bruit quotidien dans les médias. L’économiste lauréat du prix Nobel Eugene Fama a noté dans un récent webinaire que les mouvements futurs de l’inflation sont encore plus difficiles à prévoir que les mouvements des taux d’intérêt et des actions, c’est-à-dire qu’ils sont impossibles à prévoir.

Néanmoins, nous savons que l’inflation est une variable importante dans la planification financière et un risque à considérer. Pour le gérer ainsi que les autres risques, il est essentiel d’avoir un bon plan financier et de le respecter malgré la volatilité du marché.

Pour vous protéger contre l’inflation, choisissez des obligations de courte durée de haute qualité pour la partie « sûre » de votre portefeuille. Les obligations à plus courte durée se renouvellent plus rapidement et évitent ainsi les pertes plus lourdes que subissent les émissions à plus long terme lorsque l’inflation et les taux d’intérêt augmentent.

Allouez le reste de votre portefeuille à des actions et à des titres à revenu plus élevé et assurez-vous d’avoir une diversification à l’échelle mondiale car l’inflation peut ne pas toucher tous les pays en même temps.

Ignorer le bruit et se concentrer sur les principes fondamentaux de l’investissement judicieux sont les meilleurs moyens de faire croître votre patrimoine et de garder l’esprit tranquille, peu importe ce qui survient dans l’économie et sur les marchés.

Pour en savoir plus sur les bonnes pratiques d’investissement, obtenez un exemplaire gratuit de notre nouveau livre électronique, Les 7 péchés capitaux du placement.

Les rendements de vos portefeuilles devraient être plus faibles à l’avenir. Il est temps de s’y habituer.

par James Parkyn

Les lecteurs qui connaissent la philosophie de PWL Capital savent que nous ne faisons pas de prédictions sur l’orientation des marchés pour les mois ou les années à venir.

Nous sommes convaincus que personne ne peut prédire les marchés. Bien que de nombreux gestionnaires de fonds actifs, analystes et commentateurs tentent de vous faire croire le contraire.

Ne cherchez pas plus loin que 2020 pour obtenir la preuve de la futilité de prédire les mouvements du marché. Personne n’a prédit le krach provoqué par la COVID ou la reprise remarquable qui a suivi.

Néanmoins, la planification financière oblige les investisseurs à prendre en considération non seulement des facteurs personnels tels que leur horizon de placement et leur tolérance au risque, mais aussi à émettre des hypothèses sur les taux de rendement futurs.

Quelle combinaison d’actions et d’obligations pourrait vous offrir le niveau de croissance dont vous avez besoin pour atteindre vos objectifs de revenu de retraite? À quel point les marchés vont-ils être houleux? Pour répondre à ces questions, les planificateurs financiers utilisent les taux de rendement et les niveaux de risque attendus pour différentes classes d’actifs.

Chez PWL, le directeur de la recherche Raymond Kerzérho nous fournit sa meilleure estimation des rendements des actions et des obligations au cours des 30 à 40 prochaines années. Ses projections sont basées sur les prix actuels des actifs et leur historique de rendement. La méthodologie utilisée par Raymond est expliquée dans cet article.

Dans son dernier rapport, son analyse a produit un rendement réel espéré (hors inflation) de 4,7% pour les actions mondiales, ou un rendement nominal de 6,0%, si vous prenez en compte une inflation de 1,3% pour le futur. Bien sûr, ce sont des moyennes; il y aura beaucoup de hauts et de bas en cours de route.

Après un segment sur les rendements espérés dans un épisode récent de notre balado Sujet Capital, un auditeur nous a écrit pour demander pourquoi les rendements des actions devraient être si bas dans les années à venir.

La première observation est qu’ils ne sont pas si bas par rapport aux normes historiques. Au cours des 121 dernières années, les actions mondiales ont fourni un rendement réel annualisé de 5,2%, selon le Global Investment Returns Yearbook de Credit Suisse. Au cours des 20 dernières années, les marchés boursiers mondiaux ont généré un rendement réel similaire de 5,0% par an.

Cependant, les rendements élevés au cours de la dernière décennie pourraient biaiser la perception des investisseurs sur ce qu’ils devraient obtenir des marchés boursiers. Rappelons qu’en 2011, la bourse commençait à se remettre de la crise financière et les cours des actions, notamment aux États-Unis, étaient bien inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui. Depuis lors, les actions mondiales ont généré un rendement annualisé de près de 11%.

Aujourd’hui, c’est une autre histoire. Le ratio cours / bénéfice Shiller-CAPE est passé de 21 en 2011 à 35 à l’heure actuelle pour le marché américain. L’appréciation des prix a été moins spectaculaire en Europe, mais les prix des actions sont beaucoup plus élevés qu’il y a dix ans.

C’est l’une des principales raisons pour lesquelles les rendements des actions devraient être inférieurs à l’avenir. En combinant des rendements plus faibles des actions et des obligations, nous concluons qu’un portefeuille composé de 60% d’actions et de 40% d’obligations aura un rendement espéré de seulement 4,34% par an. C’est près de deux points de pourcentage de moins que les 6,15% que les marchés ont effectivement rapporté au cours des 20 dernières années.

Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs? Premièrement, c’est un signal fort pour tempérer vos propres attentes. Dans un environnement à faible rendement, les investisseurs sont souvent tentés de prendre des risques excessifs pour tenter de battre le marché.

Encouragés par les médias financiers, les investisseurs sont la proie du biais de récence et ils poursuivent les dernières idées d’investissement en vogue et finissent par se brûler. L’année dernière, ils auraient peut-être décidé de d’investir massivement dans les titres de croissance. Mais les marchés peuvent se redresser rapidement et sans avertissement. Jusqu’à présent cette année, les actions de valeur surpassent largement celles de croissance.

La deuxième conclusion que les investisseurs devraient tirer des rendements futurs inférieurs est qu’il est essentiel de capturer chaque pourcentage de rendement disponible. C’est pourquoi, chez PWL, nous accordons tant d’importance à la diversification du portefeuille, à l’efficacité fiscale et au rééquilibrage.

Construire de la richesse à long terme vous oblige à prendre des décisions basées sur les meilleures données disponibles, puis à demeurer discipliné grâce à votre plan dans les bons et les mauvais moments. Une vision réaliste des rendements futurs est une partie importante de l’équation.