Comment vivre une retraite heureuse

Comment vivre une retraite heureuse

par James Parkyn - PWL Capital - Montréal

La retraite peut être une source de stress financier et psychologique. Voici comment effectuer une transition en douceur.

Les Canadiens sont plus nombreux que jamais à prendre leur retraite, et ils mènent une vie plus longue et plus active pendant leur retraite. Souvent, leur principale préoccupation n'est pas l'argent, mais ce qu'ils vont faire de leur nouveau temps.

Ceci peut être un véritable défi. Après s'être concentrés pendant des décennies sur leur carrière et leurs économies, ils n'ont plus d'emploi pour occuper leur temps et s'interrogent souvent sur le but de leur vie.

Notre podcast Sujet Capital a abordé la question de la retraite à plusieurs reprises, et l'intérêt qu'elle a suscité a été tel que nous avons décidé d'y donner suite en publiant un livret électronique plus complet. Je suis heureux d'annoncer qu'il est désormais disponible.

 

Questions financières et psychologiques

Mon livret électronique "La nouvelle retraite" couvre à la fois les questions financières et les questions psychologiques, parfois plus délicates. Des clients de tous âges nous interrogent fréquemment sur ces deux types de questions.

Ils se demandent de quel revenu ils auront besoin à la retraite et combien ils peuvent dépenser en toute sécurité. Toutefois, une grande partie de leurs questions sont d'ordre psychologique.

Comment faire la transition vers un mode de vie de retraité ? Comment trouver un sens à leur vie, entretenir de bonnes relations et rester en bonne santé ?

Les personnes âgées ne sont pas les seules à poser des questions. Je suis heureux de constater que les jeunes clients réagissent positivement au livret électronique. Non seulement ils veulent aider leurs parents à préparer leur retraite, mais ils se rendent compte qu'ils doivent eux-mêmes réfléchir aux mêmes dilemmes.

 

 Premier regret à la retraite : le manque de relations

Ces difficultés ont été mises en évidence par Rob Carrick, chroniqueur financier du Globe and Mail. Il a demandé à ses lecteurs retraités de lui faire part de leur plus grand regret.

L'argent n'était pas en tête de liste. En fait, seuls 5 % des répondants ont déclaré regretter de ne pas avoir épargné davantage en vue de la retraite. Les principaux regrets concernent plutôt le fait de ne pas avoir travaillé davantage sur les liens avec la famille, les amis et la communauté. Nombreux sont ceux qui regrettent également de ne pas avoir réfléchi davantage à la manière d'occuper leurs journées.

En plus de 25 ans d'expérience, j'ai eu de nombreuses conversations sur les mêmes sujets. Pour la plupart des gens, la retraite est une destination abstraite. Nous travaillons dur pour mettre de l'argent de côté, mais nous réfléchissons rarement à la manière dont nous passerons deux, trois ou même quatre décennies à la retraite.

 

Planifier le bonheur à la retraite

Je constate que les retraités les plus heureux ont souvent fait exactement cela : Ils ont réfléchi à l'avance à leur retraite et ont un peu planifié leur mode de vie. Si vous êtes déjà à la retraite, ne vous inquiétez pas ; il n'est jamais trop tard pour commencer. Il n'est jamais trop tard pour s'y mettre. Se projeter dans l'avenir avec un plan aide à franchir toutes les grandes étapes de la vie.

Par où commencer ? Tout d'abord, examinez la situation dans son ensemble : votre vision de la retraite. Qui êtes-vous en tant que personne ? Quels sont vos objectifs de retraite ? Comment allez-vous les atteindre ?

Le livret comprend une liste de huit questions pour clarifier cette vision.

  1. Quand prendre sa retraite ?

  2. Où vivrez-vous ?

  3. Comment resterez-vous en bonne santé ?

  4. Comment allez-vous entretenir et améliorer vos relations ?

  5. Comment allez-vous occuper votre journée ?

  6. Quelles seront les autres contraintes qui pèseront sur votre temps (par exemple, gérer vos finances, vous occuper de votre ménage ou de vos proches) ?

  7. Comment allez-vous gérer le stress ?

  8. Comment allez-vous rendre à la communauté ce qu'elle vous a donné ?

Financer sa retraite

Une fois que vous avez défini votre vision de la retraite, il est plus facile de déterminer comment la financer. La transition financière est bien sûr un autre défi.

Il est important de se poser deux questions. De quel revenu aurez-vous besoin à la retraite ? Et quel montant pouvez-vous retirer en toute sécurité de votre épargne chaque année ?

On entend souvent dire qu'il faut viser 70 % de son revenu d'avant la retraite avant impôts pour maintenir son style de vie à la retraite. Cela peut s'appliquer à certaines personnes, mais pas à d'autres. Malcolm Hamilton, éminent spécialiste canadien de la retraite, estime que la plupart des Canadiens s'en sortiront très bien avec moins de 70 %.

 

La règle des 4 % ou une approche personnalisée

Le montant que vous pouvez dépenser en toute sécurité dépend de chaque personne. Pour certains, la règle des 4 % s'applique. Selon cette règle, vous pouvez dépenser 4 % de votre pécule au cours de la première année de retraite, puis ajuster le montant en fonction de l'inflation chaque année, avec un risque minime de manquer d'argent.

Pour de nombreux retraités, il est préférable d'adopter une approche plus personnalisée ou plus souple. Notre équipe aide les clients à créer un plan financier de retraite basé sur leurs objectifs de retraite spécifiques, leurs dépenses, leurs impôts et leur planification successorale.

Nous assurons ensuite un suivi régulier pour examiner la performance du portefeuille et l'évolution des besoins personnels, et nous ajustons les dépenses et les retraits en conséquence.

 

Une retraite heureuse est à portée de main

La bonne nouvelle, c'est que de nombreuses personnes peuvent se permettre de dépenser beaucoup plus à la retraite.

Le fait est qu'une retraite heureuse est à notre portée, surtout avec un peu de planification. Une réflexion sur les défis psychologiques et financiers peut faciliter la transition et vous aider à profiter de nombreuses années saines, actives et enrichissantes, en contact avec votre famille, vos amis et votre communauté.

Ce seront peut-être même les meilleures années de votre vie !

 

Vous trouverez d'anciens articles de blog, nos livrets électroniques et nos podcasts sur le site de l’équipe Parkyn-Doyon La Rochelle des bureaux PWL Capital Montréal et sur notre site Web Sujets Capital. Et téléchargez votre exemplaire gratuit de mon livret électronique La nouvelle retraite.

Tirez parti de l’expertise de James Parkyn et de son équipe pour planifier votre retraite en toute sérénité.

Retenez ces leçons de l'histoire des marchés pour construire votre patrimoine

Retenez ces leçons de l'histoire des marchés pour construire votre patrimoine

par James Parkyn

Les lecteurs de ce blog connaissent l'importance que nous accordons à l'adoption d'une perspective à long terme sur les marchés.

C'est pourquoi nous examinons chaque année le résumé de l’annuaire des rendements de l'UBS Global Investment. Cet annuaire est une ressource remarquable qui examine les rendements historiques de 35 marchés mondiaux depuis 1900.

L'édition de cette année est la 25e. Historiquement, elle a été publié par le Credit Suisse Research Institute et rédigé en collaboration avec Paul Marsh et Mike Staunton de la London Business School et Elroy Dimson de l'Université de Cambridge. Nous sommes reconnaissants à UBS d'avoir décidé de poursuivre sa production et la collaboration avec ses auteurs après la fusion avec le Credit Suisse en 2023.

L'un des thèmes abordés dans l'édition de cette année est le risque d'investissement et les extrêmes des performances des marchés mondiaux - bonnes et mauvaises - depuis 1900.

Les investisseurs prennent des risques pour obtenir des rendements, mais la volatilité des marchés peut parfois mettre à l'épreuve les nerfs des investisseurs les plus expérimentés. Ce fut certainement le cas en 2022, l'une des pires années pour les rendements des actions et des obligations.

En effet, l'annuaire montre que la performance des obligations d'État américaines en 2022, corrigée de l'inflation, a été la pire depuis 1900, avec une marge d'environ 15 points de pourcentage. Le rendement réel des obligations américaines a été d'environ -35 %, contre un rendement historique moyen de 2,2 %. Malheureusement, les rendements des actions ont également été médiocres en 2022. Le marché boursier américain a généré un rendement réel d'environ -30 %, contre une moyenne de 8,4 %.

Il est inhabituel que les obligations soient plus volatiles que les actions, comme le montrent les données fournies par l'annuaire. Les six pires épisodes pour les investisseurs en bourse ont été le krach de Wall Street et la Grande Dépression de 1929, le choc pétrolier et la récession de 1973-1974, l'éclatement de la bulle Internet en 2000-2002 et la crise financière mondiale de 2008-2009.

Depuis le début du siècle, nous avons connu notre lot de périodes difficiles. L'annuaire le souligne : "En 24 ans d'existence, le XXIe siècle a déjà l'honneur douteux d'avoir connu quatre marchés baissiers, dont deux figurent parmi les quatre pires de l'histoire.

Bien que cette observation suffise à faire réfléchir tout investisseur sur le caractère risqué des actions, il est important de garder à l'esprit deux leçons tirées de l'histoire des marchés.

Premièrement, les actions se sont toujours remises des marchés baissiers pour atteindre de nouveaux sommets. Toutefois, le temps nécessaire à la reprise a été très variable.

Sur le marché boursier américain, de loin le plus important au monde, la reprise s'est produite en quelques mois, comme ce fut le cas après le marché baissier COVID de 2020, ou sur une période de plusieurs années, en particulier si l'on tient compte de l'inflation.

Par exemple, après l'éclatement de la bulle technologique en mars 2000, il a fallu sept ans et demi entre le début du marché baissier et la reprise complète en juillet 2007. Peu après, la crise financière a frappé, provoquant un nouvel effondrement. Cette fois, il a fallu quatre ans pour que le marché se rétablisse. Ensemble, ces deux marchés baissiers ont constitué ce que l'on appelle la décennie perdue des actions américaines.

La deuxième leçon est que les bonnes périodes du marché boursier ont tendance à durer plus longtemps que les mauvaises et à générer des gains bien supérieurs aux pertes subies pendant les marchés baissiers. L'annuaire fournit des données sur quatre "âges d'or" pour les investisseurs en bourse, chacun couvrant une décennie. Il s'agit des reprises qui ont suivi la première et la deuxième guerre mondiale, de la période d'expansion des années 1980 et du boom technologique des années 1990.

Au cours de la période 1980-1989, les rendements réels des actions ont été de 357 % sur le marché américain et de 247 % à l'échelle mondiale. Le boom technologique de 1990-1999 a produit un gain de 276 % aux États-Unis et de 114 % au niveau mondial (un chiffre tiré vers le bas par les faibles performances du Japon). Conclusion ? Pour participer aux reprises des marchés et profiter des périodes fastes, il faut rester investi pendant les périodes difficiles, plus courtes mais douloureuses.

Comme nous l'avons vu dans un récent article de blog, les actions ne sont pas sans risque, même sur de longues périodes, mais elles vous offrent la meilleure chance de dépasser l'inflation et d'accroître votre patrimoine en termes réels. Une diversification globale et un rééquilibrage discipliné atténueront le choc des périodes négatives sur les marchés et vous permettront de profiter des périodes de hausse plus longues et plus rentables.

Si vous investissez depuis un certain temps, vous avez déjà connu des périodes fastes et néfastes sur les marchés. Lorsque le prochain marché baissier surviendra, il est important de se rappeler l'histoire des marchés ainsi que votre expérience personnelle. Ces réflexions vous donneront la confiance nécessaire pour rester patient et éviter de rater la prochaine hausse.

Pour plus de commentaires et d'idées sur l'investissement et les finances personnelles, n'oubliez pas d'écouter notre dernier podcast Sujet Capital et de vous abonner pour ne jamais manquer un épisode. Et téléchargez votre exemplaire gratuit de notre populaire livre électronique Les 7 péchés capitaux du placement.

Est-ce qu’un portefeuille 100% en actions est vraiment la meilleure option pour vous ?

Est-ce qu’un portefeuille 100% en actions est vraiment la meilleure option pour vous ?

par James Parkyn

Une grande partie du monde de l'investissement considère les obligations comme la partie "sûre" d'un portefeuille d'investissement, un rempart contre la volatilité du marché des actions. D'où les stratégies populaires d'allocation d'actifs telles que le portefeuille équilibré 60/40 et les fonds à date cible qui augmentent l'exposition aux obligations au fur et à mesure que les investisseurs prennent de l'âge.

Cependant, des recherches récentes remettent en question la vision traditionnelle des obligations et attirent beaucoup d'attention. Les recherches menées par trois professeurs de finance américains, sous la direction de Scott Cederberg, professeur à l'université de l'Arizona, aboutissent à la conclusion surprenante qu'un portefeuille composé à 100 % d'actions et d'aucune obligation est le meilleur choix, même pour les personnes déjà à la retraite.

C'est une conclusion qui attire l'attention, mais qui s'accompagne de nombreuses nuances importantes.

Les chercheurs ont étudié les données de 39 pays développés sur 130 ans concernant les rendements des actions, des obligations et des bons du Trésor, ainsi que l'inflation.

Dans le premier des trois papiers de recherche basés sur cette base de données, les auteurs montrent que si les actions sont risquées - la probabilité de perdre de l'argent en termes réels (nets d'inflation) est de 12 % après 30 ans - les obligations et les bons du Trésor sont encore plus risqués. Dans les 39 pays, la probabilité de perdre de l'argent sur les bons du Trésor était de 37 %, et sur les obligations d'État à moyen terme de 27 %.

Dans le second papier, les chercheurs ont constaté que si les actions constituaient l'investissement le moins risqué à long terme, l'ajout d'actions internationales a permis de réduire considérablement les risques. En fait, pour un portefeuille composé uniquement d'actions nationales, la probabilité de perdre de l'argent net d'inflation sur 30 ans était de 13 %, mais si l'on ajoute 50 % d'actions internationales, la probabilité de perdre de l'argent tombe à 4 %.

Le troisième et le plus récent papier de recherche, était le plus intéressant pour nous. Les professeurs y simulent la vie financière d'un million de couples - de 39 pays - qui commencent à épargner 10 % de leur salaire à partir de l'âge de 25 ans jusqu'à leur retraite à 65 ans.

À la retraite, ils retirent 4 % de leur épargne, indexée sur l'inflation, jusqu'au décès du dernier conjoint. Les simulations prennent en compte, outre les fluctuations du marché, le risque de mortalité et le risque de perte d'emploi. Elles tiennent également compte des pensions de vieillesse telles que la Social Security, l'équivalent américain de la Sécurité de la vieillesse au Canada.

  • Les chercheurs - Scott Cederburg, Aizhan Anarkulova et Michael O'Doherty - ont comparé cinq stratégies d'investissement sur la durée de vie des couples :

  • 100 % de bons du Trésor

  • Portefeuille équilibré 60/40

  • 100 % d'actions à l'âge de 25 ans et réduction progressive des actions au profit des obligations au fil des ans

  • 100 % d'actions nationales

  • 50 % d'actions nationales / 50 % d'actions internationales

Le succès de chacune de ces stratégies a été évalué sur la base d'un certain nombre de critères, dont le plus important est le risque pour les couples de survivre à leur argent.

Un portefeuille d'actions diversifié au niveau international s'est avéré être la stratégie la moins risquée, à la fois avant et après la retraite, même si un portefeuille 100 % actions expose les couples au risque le plus élevé d'une baisse de richesse qui peut être temporaire ou durer plusieurs années.

Qu'est-ce qui explique la performance supérieure du portefeuille 100 % actions internationales ?

  • Le rendement espéré des actions est beaucoup plus élevé que celui des bons du Trésor et des obligations. Les auteurs estiment que le rendement réel espéré des actions est quatre fois supérieur à celui des obligations.

  • Après une période de baisse, les actions ont tendance à rebondir. En revanche, les obligations ont tendance à continuer à baisser en raison de la persistance de l'inflation.

  • Les actions internationales offrent une protection contre l'inflation nationale.

  • À long terme, les rendements des actions et des obligations ont une corrélation assez élevée de 0,5. Ainsi, à long terme, les obligations n'offrent qu'une faible protection contre les mauvais rendements du marché boursier.

Que penser de ces résultats ? Tout d'abord, ils confirment clairement qu'un portefeuille d'actions diversifié à l'échelle internationale est plus avantageux qu'un portefeuille concentré sur les actions nationales.

Deuxièmement, il est essentiel de se rappeler que ces simulations financières supposent que les couples sont parfaitement rationnels, même en cas de baisse importante des marchés. Dans le monde réel, les émotions font trop souvent dérailler les meilleures intentions des investisseurs.

De nombreux investisseurs, en particulier ceux qui sont à la retraite ou qui en sont proches, auront du mal à voir leur portefeuille d'actions sombrer de 40 % ou plus lors d'un marché baissier, même s'ils comprennent intellectuellement que les marchés boursiers rebondissent avec le temps. Le risque de paniquer et de vendre au mauvais moment est réel.

Les auteurs ne prétendent pas que les actions sont des investissements "sûrs". Ils affirment plutôt que vous avez besoin des rendements élevés qu'elles procurent pour continuer à accumuler des richesses même à la retraite, afin d'éviter de survivre à votre argent à une époque où de nombreuses personnes vivent jusqu'à plus de 90 ans. 

Cette étude donne matière à réflexion sur la répartition optimale des actifs. Et, surtout, elle renforce l'importance d'avoir un conseiller en investissement expérimenté pour vous guider dans vos décisions et vous aider à respecter votre plan financier dans les bons comme dans les mauvais moments.

 

Dans le prochain épisode de notre podcast Sujet Capital, nous examinerons de plus près cette recherche fascinante avec Raymond Kerzérho, chercheur principal chez PWL Capital, qui nous donnera également une mise à jour de nos dernières estimations des rendements espérés des différentes classes d'actifs. N'oubliez pas de télécharger le podcast et de vous abonner pour ne jamais manquer un épisode.

Comment éviter de se faire piéger par le biais de la rétrospection

Comment éviter de se faire piéger par le biais de la rétrospection

par James Parkyn

Fin 2021, Jason Zweig, chroniqueur financier au Wall Street Journal, a demandé à ses lecteurs de deviner comment plusieurs marchés financiers allaient se comporter au cours de l'année à venir, ainsi que le niveau des taux d'intérêt à la fin de l'année.

Au mois de décembre suivant, Jason Zweig a de nouveau interrogé les mêmes lecteurs. Cette fois, il leur a demandé d'essayer de se souvenir de ce qu'ils avaient prédit l'année précédente. Il a ensuite comparé leurs souvenirs à ce qui s'était réellement passé en 2022.

Il a appelé ce petit questionnaire le "Hindsight Bias Buster" qui se traduit à “La tromperie du biais de rétrospection”, et il n'est donc pas surprenant que les lecteurs se soient trompés lorsqu'ils ont essayé de se souvenir de ce qu'ils avaient prédit un an plus tôt.

Vous vous souviendrez que 2022 a été une année terrible pour les investisseurs, marquée par une flambée des taux d'intérêt et des pertes à deux chiffres sur les marchés boursiers et obligataires américains. Lorsque les lecteurs de Zweig ont repensé à leurs prévisions, ils se sont souvenus avoir été beaucoup moins optimistes au début de l'année qu'ils ne l'avaient été en temps réel.

La raison de cet écart peut être attribuée à ce que les psychologues comportementaux appellent le biais de rétrospection. C'est lorsque votre connaissance de ce qui s'est réellement passé façonne vos croyances sur ce que vous aviez prédit. Comme l'explique Zweig : "Cela nous fait penser que nous avions une meilleure idée du déroulement de l'année écoulée que nous ne l'avions en réalité, ce qui, à son tour, nous rend plus confiants dans nos intuitions pour cette année que nous ne devrions probablement l'être".

Voyons ce qu'il en est de l'année écoulée et de l'année en cours. Après une année 2023 profitable sur les marchés, il peut être difficile de se rappeler que de nombreux observateurs faisaient des prédictions sombres au début de l'année. À l'époque, ils prévoyaient que les taux d'intérêt élevés provoqueraient une récession qui, à son tour, nuirait aux marchés. En réalité, l'économie s'est avérée très résistante et la perspective d'une baisse des taux d'intérêt a provoqué une hausse massive des marchés boursiers en fin d'année.

Aujourd'hui, il serait naturel de se bercer d'illusions en pensant que l'on savait depuis le début que les marchés allaient rebondir en 2023. Et cette vision rétrospective déformée pourrait vous inciter à faire preuve d'un excès de confiance pour deviner comment se déroulera 2024. Toutefois, comme nous le rappelons souvent à nos lecteurs, il est impossible de prédire ce que l'avenir nous réserve.

Le biais de récence est un piège psychologique étroitement lié au biais de rétrospection. Il s'agit de la tendance à accorder plus d'importance aux événements survenus dans un passé récent. Par exemple, l'envolée du marché boursier américain au cours de l'année écoulée peut vous inciter à vous retirer des autres marchés mondiaux et à placer tous vos avoirs dans des actions au sud de la frontière.

Si nous regardons plus loin dans l'histoire, nous verrons le danger de ce type de raisonnement. Par exemple, après la hausse exceptionnelle du marché américain durant la période des dot.com dans les années 90, les investisseurs ont souffert durant la période 2000-2009, connue sous le nom de "décennie perdue" pour les actions américaines. Au cours de ces années, l'indice S&P 500 a enregistré l'une de ses pires performances sur dix ans, avec un rendement composé annualisé de moins 0,95 %, selon Dimensional Fund Advisors.

Que peut-on dire de 2024 sans faire de prédictions ? La hausse des taux d'intérêt a amélioré la situation à long terme des investisseurs. Bien sûr, cela ne signifie pas nécessairement que 2024 sera une année positive pour les actions ou les obligations, mais comme le note Vanguard dans ses perspectives pour 2024 : "Pour les investisseurs bien diversifiés, la permanence de taux d'intérêt réels plus élevés est une évolution bienvenue. Elle constitue une base solide pour les rendements à long terme ajustés au risque."

L'antidote au biais de rétrospection et au biais de récence est un plan financier solide reposant sur un portefeuille largement diversifié qui reflète votre tolérance au risque. Il s'agit ensuite de rester investi dans les bons comme dans les mauvais moments, en laissant patiemment les marchés faire leur travail au fil du temps.

Pour plus de commentaires et d'idées sur l'investissement et les finances personnelles, n'oubliez pas d'écouter notre dernier podcast Sujet Capital et de vous abonner pour ne jamais manquer un épisode. Et téléchargez votre exemplaire gratuit de notre populaire livret électronique Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants. Il est conçu pour les jeunes qui commencent à investir, mais ses conseils s'appliquent aux investisseurs de tout âge.

Nos meilleurs conseils d'investissement pour 2023

Nos meilleurs conseils d'investissement pour 2023

par James Parkyn

Cette année a été marquée par la reprise des marchés. Mais pour en profiter, il a fallu une fois de plus rester patient et garder une perspective à long terme, en particulier lors de la forte baisse des marchés cet automne.

Pendant une grande partie de l'année, les taux d'intérêt ont continué à augmenter, les banques centrales poursuivant leur lutte contre l'inflation. Puis, grâce aux progrès réalisés en matière d'inflation et à la résistance surprenante de l'économie nord-américaine, les investisseurs ont commencé à espérer un atterrissage en douceur de l'économie et une baisse des taux d'intérêt en 2024. Cela a déclenché une impressionnante remontée des marchés boursiers au cours des derniers mois de l'année.

Alors que l'année 2023 touche à sa fin, nous avons souhaité revenir sur certains de nos articles de blog les plus populaires.

  1. La lueur d’espoir après une année difficile sur les marchés est la hausse des rendements espérés - 2022 a été une année particulièrement pénible pour les investisseurs, les marchés boursiers et obligataires ayant enregistré de fortes baisses. La bonne nouvelle, c'est que ces baisses ont entraîné une amélioration substantielle des rendements futurs espérés à long terme. La hausse des rendements obligataires espérés a été particulièrement bien accueillie par les investisseurs qui ont connu près de 15 ans de rendements très bas, y compris des périodes où ils n'ont même pas suivi le rythme de l'inflation.

    Dans nos dernières hypothèses de planification financière chez PWL Capital, notre estimation du rendement annuel espéré des obligations est passée de 2,48 % à la fin de 2021 à 4,19 %. Le rendement espéré d'un portefeuille 60% d'actions et 40% d'obligations largement diversifié est passé de 4,97 % à 5,75 %. Cette amélioration pourrait permettre aux investisseurs de réduire le risque de leur portefeuille tout en atteignant leurs objectifs financiers, comme je l'explique dans ce blogue.

     

  2. Voici une meilleure façon de réévaluer la notion du risque - Lorsque les universitaires et les investisseurs professionnels parlent du risque, ils se réfèrent généralement à des concepts techniques tels que la volatilité et l'écart-type. Mais dans un essai intitulé Five Things I Know about Investing, le célèbre professeur de finance Kenneth French propose une définition plus simple : le risque est l'incertitude quant à la quantité de richesse nécessaire pour atteindre les objectifs que l'on s'est fixés tout au long de sa vie. À la lumière de cette définition, je me suis tourné vers l'un de nos auteurs préférés, Morgan Housel. Dans son livre The Psychology of Money, Housel affirme que le risque est inévitable parce que l'avenir est rempli d’inconnues, mais que vous pouvez prendre des mesures nécessaires pour mettre toutes les chances de votre côté.

    • Ne prenez pas de risques qui épuiseraient votre patrimoine et vous empêcheraient de profiter de la puissance de la capitalisation à long terme.

    • Préparez-vous à ce que les choses ne se passent pas comme prévu. Il suffit de penser à la pandémie, à la guerre en Ukraine ou à la hausse des taux d'intérêt pour savoir qu'il faut s'attendre à l'inattendu. Selon M. Housel, la préparation peut prendre de nombreuses formes : "Un budget frugal, une pensée souple et un calendrier flexible - tout ce qui vous permet de vivre heureux avec une multitude de résultats éventuels “.

    • Cultivez une "personnalité équilibrée" : soyez optimiste quant à l'avenir, mais paranoïaque quant à ce qui vous empêchera d'atteindre cet avenir désiré. L'optimisme raisonnable consiste à croire que les chances sont en votre faveur pour que les choses s'arrangent avec le temps, même si vous savez qu'il y aura des difficultés en cours de route. Pour atteindre cet avenir optimiste, vous devez prendre des décisions prudentes et maintenir le cap lorsque les choses semblent sombres.

  3. Pourquoi une trop grande exposition aux actions canadiennes nuit-elle à votre portefeuille - Selon un rapport de Vanguard, les actions canadiennes ne représentent que 3,4 % du marché mondial des actions, mais les investisseurs canadiens consacrent 52,2 % de la partie actions de leur portefeuille à des actions canadiennes, soit un déséquilibre de 15 pour 1. Ce type de préférence nationale se retrouve dans d'autres pays et constitue un sérieux obstacle à la diversification des portefeuilles, qui est la clé de la réduction des risques. Au Canada, le problème est aggravé par la concentration sectorielle de notre marché. Les dix premiers titres représentent près de 37 % de l'indice canadien et le marché est fortement surpondéré dans les services financiers (+16,4 %), l'énergie (+12,1 %) et les matériaux (+7,2 %) par rapport au marché mondial, et sous-pondéré dans les technologies de l'information (-13,0 %), les soins de santé      (-11,7 %) et les biens de consommation discrétionnaire (-7,3 %). En conséquence, le marché canadien a toujours été plus volatil que le marché mondial, sans que le rendement n'augmente en proportion. C'est une mauvaise affaire pour les investisseurs et la raison évidente pour laquelle vous devez inclure une quantité substantielle d'actions mondiales dans votre portefeuille.

  4. Les jeunes doivent développer leur capital financier et humain - Cette année, nous avons lancé un nouveau livre électronique, Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants, qui couvre les compétences essentielles en matière d'investissement dans un format accessible et pertinent pour les jeunes.

    L'un des sept concepts abordés dans ce livre est l'importance de la gestion du capital humain. Bien que les médias n'accordent que très peu d'attention à cette question, ce concept est d'une importance cruciale, en particulier pour les jeunes. Le capital humain est votre potentiel à générer des revenus tout au long de votre vie. Il peut être défini comme la valeur actuelle de tous les revenus futurs du travail et, pour la plupart des gens, il s'agit de l'actif le plus précieux. Pour les jeunes, il représente un chiffre énorme et est d'autant plus précieux qu'il les protège contre l'inflation, les salaires ayant tendance à augmenter avec le temps.

    Vous pouvez accroître votre capital humain par l'éducation, la formation et le développement des compétences interpersonnelles. Vous devez également le protéger à l'aide d'outils tels que l'assurance invalidité. Au cours de votre carrière, votre objectif devrait être de convertir votre capital humain en capital financier en gagnant de l'argent, en épargnant et en prenant de bonnes décisions en matière d'investissement.

    Si vous ne l'avez pas encore fait, n'oubliez pas de télécharger votre exemplaire gratuit de Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants.

 

Pour plus de conseils sur l'investissement et les finances personnelles, abonnez-vous à notre podcast Sujet Capital et téléchargez un autre de nos livres électroniques populaires, Les 7 péchés capitaux du placement.

Nous espérons que vous passez des fêtes de fin d'année reposantes et joyeuses et toute l'équipe se joint à nous pour vous souhaiter une année 2024 pleine de santé et de prospérité.ur ne jamais manquer un épisode.

Est-il temps de réduire le risque dans votre portefeuille ?

Est-il temps de réduire le risque dans votre portefeuille ?

par James Parkyn

En début d'année, j'ai expliqué comment une année 2022 douloureuse sur les marchés a permis aux investisseurs à long terme d'envisager l'avenir avec beaucoup plus de sérénité.

Les pertes importantes enregistrées l'année dernière sur les marchés boursiers et obligataires ont entraîné une hausse importante des rendements futurs espérés des investissements.

L'amélioration des rendements obligataires a été particulièrement impressionnante pour les investisseurs qui ont vécu près de 15 années de rendements très bas, y compris des périodes où les rendements n'ont même pas suivi le rythme de l'inflation. Durant cette période, de nombreux investisseurs ont augmenté la part en actions dans leur portefeuille pour compenser les rendements anémiques des obligations, acceptant ainsi plus de risques pour obtenir des rendements plus élevés sur le marché des actions.

Cette stratégie a fonctionné pour ceux qui ont pu supporter les périodes de volatilité et rester investis. Malgré quelques revers, dont le marché baissier pandémique de 2020, qui a été brutal mais heureusement court, les actions ont produit d'excellents rendements depuis la crise financière de 2008-2009 jusqu'en 2021.

Aujourd'hui, la situation a changé. Les titres à revenu fixe rapportent près de 5 % et la question se pose : Est-il temps de transférer de l'argent des actions vers les titres à revenu fixe pour profiter des rendements plus élevés et réduire le risque ?

Les rendements de l'ordre de 5 % n'étaient pas inhabituels avant la crise financière et, sans prédire l'orientation future des taux d'intérêt, la situation actuelle sur le marché obligataire suggère qu'ils resteront plus élevés pendant plus longtemps que ne le prévoyaient de nombreux économistes.

Dans les dernières hypothèses de planification financière de PWL Capital, notre estimation du rendement annuel espéré des obligations est passée de 2,48 % à la fin de 2021 à 4,19 %. Le rendement espéré d'un portefeuille 60% en actions et 40% en obligations largement diversifié est passé de 4,97 % à 5,75 %.

Comme je l'ai indiqué plus tôt cette année, notre équipe de recherche ne prétend pas savoir à l'avance ce qui se passera sur les marchés lorsqu'elle estime les rendements. Elle prend plutôt la moyenne de tous les scénarios de rendement possibles pour un portefeuille largement diversifié d'investissements cotés en bourse sur un horizon de 30 ans. Bien entendu, les rendements d'une année donnée peuvent s'écarter considérablement des estimations.

Cet article affirme que les investisseurs tentés par des rendements élevés des obligations doivent veiller à ne pas court-circuiter leur plan d'investissement à long terme en renonçant aux rendements espérés plus élevés offerts par les actions.

"Les actions, qui comportent une prime de risque pour compenser la volatilité accrue, battront les obligations au fil du temps, et les obligations, qui obtiennent un rendement supplémentaire en prenant un risque d’échéance et de crédit, battront les instruments sûrs et à court terme tels que les CPG", écrit le gestionnaire d'investissement Tom Bradley.

Néanmoins, l'émergence de taux d'intérêt plus élevés marque un changement important. La décision de modifier la répartition de ses actifs ne doit jamais se prendre à la légère ou en fonction d'évolutions économiques, géopolitiques ou de marchés temporaires. Elle doit au contraire s'inscrire dans le cadre d'un plan financier global qui tient compte de votre situation financière et personnelle, de vos connaissances, objectifs et besoins en matière d'investissement, de votre horizon temporel ainsi que de votre tolérance et de votre capacité à prendre des risques.

Toutefois, si l'évolution des rendements des titres à revenu fixe vous permet d'atteindre vos objectifs tout en réduisant le risque de votre portefeuille, c'est une option que vous devriez sérieusement envisager avec votre conseiller en investissement.

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