Les mesures que vous devriez prendre face au déclin cognitif

par James Parkyn

Le déclin cognitif est un sujet auquel la plupart des gens préfèrent ne pas penser, et c’est bien là le danger lorsqu’il s’agit de se préparer à cette éventualité.

La réduction des capacités mentales peut entraîner des pertes dévastatrices aux économies accumulées au cours d’une vie en raison de mauvaises décisions, d’erreurs de jugement ou de l’exploitation financière.

Avec le vieillissement de la génération du baby-boom, c’est un sujet qui commence à attirer de plus en plus l’attention. Un article récent du Wall Street Journal a qualifié le déclin cognitif du plus important risque financier auquel sont confrontés les baby-boomers.

Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), qui chapeaute les organismes de réglementation des valeurs mobilières du pays, ont publié de nouvelles règles pour les sociétés d’investissement et les conseillers inscrits afin d’améliorer la protection des clients plus âgés et vulnérables.

Les règles suivantes entreront en vigueur au début de l’année prochaine :

  • Personne-ressource de confiance—Les personnes inscrites (sociétés et conseillers, y compris PWL Capital) seront tenues de prendre des mesures raisonnables pour obtenir le nom et les coordonnées d’une personne de confiance auprès des clients ainsi que leur consentement écrit pour que la personne de confiance soit contactée en cas de préoccupations concernant l’exploitation financière ou la capacité mentale du client à prendre des décisions financières.

  • Suspensions temporaires : Un cadre réglementaire est mis en place pour guider les personnes inscrites à suspendre temporairement des transactions, des retraits ou des transferts dans des circonstances où elles ont des motifs raisonnables de croire qu’il y a exploitation financière d’un client vulnérable, ou lorsqu’il y a des inquiétudes concernant la santé mentale d’un client et sa capacité à prendre des décisions financières.

Les enjeux sont importants pour les personnes âgées et leurs familles. Les Canadiens de 65 ans et plus représentent maintenant près de 17 % de la population. Selon les données de Statistique Canada citées par l’ACVM, ces derniers contrôlent 541 milliards de dollars d’actifs financiers, outre les régimes de retraite, ce qui représente 39 % de ces actifs contrôlés par les ménages canadiens.

L’article du Wall Street Journal rapporte que les taux de déclin cognitif léger et de démence se situent autour de 12 % pour les 70 à 74 ans et augmentent à 45 % pour les 80 à 84 ans, selon un rapport du Center for Retirement Research du Boston College.

La capacité mentale peut diminuer progressivement et peut ne pas affecter immédiatement la capacité d’une personne à effectuer des tâches financières courantes telles que payer des factures. Cependant, cela peut rendre des décisions complexes ou non-familières encore plus difficiles, y compris l’achat et la vente de placements, le calcul de la répartition de l’actif et la gestion efficace des retraits des comptes enregistrés et imposables.

La situation des investisseurs autonomes est particulièrement préoccupante. L’utilisation de courtiers à escompte a explosé pendant la pandémie et les investisseurs autonomes ont généralement peu ou pas de contact avec un conseiller en investissement.

L’article du WSJ note : « Les baby-boomers qui sont investisseurs autonomes peuvent être plus vulnérables à certains égards parce qu’ils prennent les devants en solo, sans l’aide de conseillers en patrimoine. Donc, s’ils dérapent, il y a fort à parier que personne d’autre ne le saura. « C’est le danger avec les investisseurs autonomes – ils peuvent être trop confiants », déclare Michael Finke, professeur de gestion de patrimoine à l’American College of Financial Services. »


 Chez PWL, nous pensons qu’il est important d’avoir un plan à long terme pour atténuer l’exposition aux risques liés à la possibilité d’un déclin cognitif. Lors de l’élaboration de votre plan financier, vous devriez impliquer vos proches et des conseillers professionnels afin qu’ils comprennent où se trouvent vos actifs et quels sont vos souhaits quant à leur gestion.

Voici quelques étapes que vous devriez considérer lors de la planification en cas de déclin cognitif :

  • Simplifiez vos finances avant qu’un possible déclin cognitif ne commence. Cela peut inclure la réduction du nombre de comptes que vous possédez, la sélection d’investissements plus simples et le transfert d’investissements de comptes autonomes vers des comptes conseillés.

  • Identifiez une personne de confiance et un remplaçant qui comprennent vos objectifs financiers. Il peut s’agir de membres de la famille, d’amis proches ou de professionnels, tels qu’un comptable ou un avocat. Cependant, ce ne devrait jamais être le conseiller en placement qui gère vos placements.

  • Révisez et mettez à jour régulièrement toutes les procurations générales ou limitées dont vous disposez actuellement et obtenez une procuration perpétuelle (ou mandat de protection au Québec) qui sera utilisée si vous perdez la capacité de gérer vos affaires.

  • Rassemblez dans un classeur ou dans une voûte en ligne à la fois vos objectifs financiers et tous vos numéros de compte et mots de passe, ainsi qu’une liste de factures mensuelles régulières et toute autre information et documents importants.

Pour plus d’informations à ce sujet, veuillez écouter notre discussion dans l’épisode 22 de notre balado, Sujet Capital.

Nous sommes sensibles aux préoccupations face au déclin cognitif et les nombreux problèmes qu’il soulève. Veuillez nous contacter si vous souhaitez discuter de la façon dont nous pouvons vous aider à vous préparer ou à préparer vos proches à cette malheureuse éventualité.

Faut-il craindre une inflation élevée?

par James Parkyn

Si vous suivez l’actualité économique, vous savez qu’il y a eu beaucoup de bruit concernant la possibilité de l’arrivée imminente d’une période d’inflation élevée persistante.

Le déclencheur de ces inquiétudes a été une flambée des prix qui a vu l’inflation globale en mai atteindre 3,6 % au Canada et 5 % aux États-Unis.

Certains économistes craignent que l’inflation à long terme ne soit alimentée par les mesures de relance monétaire et budgétaire massives mises de l’avant pour lutter contre la récession due à la pandémie, combinées à la demande refoulée des consommateurs et aux goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement alors que l’économie mondiale rouvre.

Doit-on s’inquiéter ? Bien que nous ne fassions pas de prévisions sur l’orientation de l’économie ou des marchés, certains signes indiquent que les craintes d’inflation pourraient être exagérées.

La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine insistent sur le fait que la poussée inflationniste actuelle est transitoire et qu’il demeure une certaine mollesse dans l’économie. Malgré tout, un désaccord est récemment apparu au sein de la direction de la Réserve fédérale sur la gravité de la menace inflationniste.

Plus important encore, le marché obligataire ne signale pas d’anticipations inflationnistes élevées. Si les millions d’investisseurs qui composent le marché obligataire prévoyaient une hausse soutenue de l’inflation à l’horizon, ils feraient monter les taux d’intérêt. Les taux ont en effet fortement augmenté plus tôt cette année, mais depuis la mi-mai, ils ont chuté de 0,10% au Canada et de 0,25 % aux États-Unis.

À plus long terme, de nombreux observateurs pensent que la dette publique élevée, de même que celle des consommateurs, combiné au vieillissement de la population sont des tendances séculaires qui permettront de contenir l’inflation. L’économiste David Rosenberg pense qu’une fois que les choses se seront calmées vers la fin de l’année, l’attention reviendra à la déflation en tant que véritable menace.

Certes, le marché boursier n’a pas montré jusqu’à présent d’effets négatifs de la reprise de l’inflation. Il reste à des sommets historiques ou proches de ceux-ci au Canada et aux États-Unis.

Alors que la période de stagflation des années 1970 a produit des rendements boursiers épouvantables, l’inflation a historiquement été bonne pour les cours des actions lorsqu’elle s’est accompagnée d’une croissance économique.

Le Global Investment Returns Yearbook du Credit Suisse examine l’impact de l’inflation sur les rendements mondiaux des actions et des obligations de 1900 à 2020. Il démontre que les rendements réels ne sont devenus négatifs que dans 20 % des pires périodes d’inflation. Le rapport révèle également que les obligations à long terme étaient bien plus touchées que les actions lors de périodes d’inflation élevée et soutenue.

Alors, comment les investisseurs devraient-ils considérer les courants divergents actuels d’informations et d’opinions sur l’inflation ?

Votre première réaction devrait être d’éliminer le bruit quotidien dans les médias. L’économiste lauréat du prix Nobel Eugene Fama a noté dans un récent webinaire que les mouvements futurs de l’inflation sont encore plus difficiles à prévoir que les mouvements des taux d’intérêt et des actions, c’est-à-dire qu’ils sont impossibles à prévoir.

Néanmoins, nous savons que l’inflation est une variable importante dans la planification financière et un risque à considérer. Pour le gérer ainsi que les autres risques, il est essentiel d’avoir un bon plan financier et de le respecter malgré la volatilité du marché.

Pour vous protéger contre l’inflation, choisissez des obligations de courte durée de haute qualité pour la partie « sûre » de votre portefeuille. Les obligations à plus courte durée se renouvellent plus rapidement et évitent ainsi les pertes plus lourdes que subissent les émissions à plus long terme lorsque l’inflation et les taux d’intérêt augmentent.

Allouez le reste de votre portefeuille à des actions et à des titres à revenu plus élevé et assurez-vous d’avoir une diversification à l’échelle mondiale car l’inflation peut ne pas toucher tous les pays en même temps.

Ignorer le bruit et se concentrer sur les principes fondamentaux de l’investissement judicieux sont les meilleurs moyens de faire croître votre patrimoine et de garder l’esprit tranquille, peu importe ce qui survient dans l’économie et sur les marchés.

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Comment participer au boom des appels publics à l’épargne sans prendre de risque

par James Parkyn

L’une des caractéristiques remarquables du marché haussier au cours de la dernière année a été l’activité frénétique autour des premiers appels publics à l’épargne (IPO). Partout dans le monde, les investisseurs ont montré un intérêt extraordinaire pour les nouvelles émissions de titres et étaient prêts à payer des prix élevés pour prendre part à l’action.

Une introduction en bourse a lieu lorsqu’une entreprise privée lève des capitaux en émettant des actions aux investisseurs institutionnels et particuliers. Les premiers appels publics à l’épargne ont établi des records à la fois pour le nombre d’entreprises devenant publiques et les montants d’argent levés. Le boom s’est accéléré alors que les investisseurs sont devenus de plus en plus amoureux des actions technologiques et optimistes quant aux perspectives de croissance économique post-pandémique.

À l’échelle mondiale, les premiers appels publics à l’épargne ont levé un record de 140,3 milliards de dollars cette année, en date du 10 mai, grâce à un total de 670 émissions d’actions, un autre record.

La plupart de ces émissions provenaient des États-Unis, qui ont de loin le plus grand marché boursier au monde avec plus de 55% de la valeur des actions mondiales. Le marché américain des premiers appels publics à l’épargne vient de connaître une année sans précédent en 2020, lorsque 494 émissions ont levé 174 milliards de dollars, soit une augmentation de 150 % par rapport à 2019. Au premier trimestre de cette année, les premiers appels publics à l’épargne ont été encore plus importants avec 365 émissions, levant 129 milliards de dollars.

Au Canada, les résultats sont plus mitigés. Les 77 premiers appels publics à l’épargne en 2020 étaient moins nombreux qu’en 2019, mais les 5,6 milliards de dollars levés représentaient une augmentation de 116% par rapport à 2019. Au premier trimestre de cette année, il y a eu 32 premiers appels publics à l’épargne d’une valeur de 3,2 milliards de dollars.

Les investisseurs sont prêts à payer le prix fort pour les premiers appels publics à l’épargne, en particulier celles émanant des firmes technologiques. Entre 2002 et 2019, le rapport prix/ventes médian des appels publics à l’épargne des firmes technologiques n’a jamais dépassé 12 au cours d’une année civile, selon l’expert Jay Ritter. En 2020, le ratio était de 23, de loin le plus élevé depuis l’ère des point.com. À la fin du mois d’avril de cette année, le ratio était de 20.

L’engouement suscité par les nouveaux entrants sur le marché boursier est tout à fait différent de celui des dernières années. À l’époque, l’attention des médias se concentrait sur le faible nombre d’entrées en bourse et la diminution de la taille du marché boursier.

Un article du Wall Street Journal de 2017 intitulé « Où sont passées toutes les entreprises publiques ? » a noté que le nombre d’inscriptions sur les bourses américaines était tombé à seulement 3 617, la moitié du nombre de 1996. Les introductions en bourse étaient tombées à 128 contre 845 en 1996.

L’argent abondant des investisseurs en capital-investissement et en capital-risque a permis aux entreprises de financer leur croissance sans entrer en bourse et sans avoir à assumer toutes les réglementations associées, l’examen public, l’activisme des investisseurs et les poursuites judiciaires. Les activités de fusion et d’acquisition ont également contribué à la disparition de sociétés ouvertes existantes.

Comme l’a noté ce même article du Wall Street Journal, ce qui était bon pour les investisseurs en capital-investissement et en capital-risque était mauvais pour les investisseurs de détail qui dépendent des marchés boursiers publics. Le nombre décroissant de sociétés ouvertes signifiait que les investisseurs passifs qui achetaient des marchés entiers via des fonds indiciels obtenaient moins de diversification pour leur argent.

De ce point de vue, le boom actuel des premiers appels publics à l’épargne est une bonne nouvelle. Cependant, il existe également un danger pour les petits investisseurs dans cette frénésie des introductions en bourse, comme nous en avons discuté dans un récent épisode de notre balado Sujet Capital.

Attirés par tout le battage publicitaire, de nombreux petits investisseurs sont amenés à acheter des émissions individuelles lors des appels publics à l’épargne. Outre les dangers bien connus de l’achat d’actions individuelles, ces titres ont tendance à sous-performer le marché boursier après leur premier jour sur le marché, selon les recherches de Ritter, professeur au Warrington College of Business de l’Université de Floride, connu sous le nom de « Monsieur IPO ».

Dans une interview sur le balado Rational Reminder, produit par nos collègues Benjamin Felix et Cameron Passmore de PWL, Ritter a déclaré que ces titres nouvellement introduits en bourse sous-performent le marché en moyenne sur des périodes d’un an et de trois ans, après la clôture de leur premier jour de négociation. (Il a noté que ce sont les plus petites entreprises qui ont tendance à sous-performer le marché. Les grandes entreprises, en moyenne, ne sous-performent ni ne surperforment.)

De plus, les sociétés de courtage s’assurent souvent que les grands investisseurs obtiennent des actions au prix de l’offre initiale. Les petits investisseurs doivent acheter des actions à des prix plus élevés sur le marché secondaire (bien que les plateformes en ligne permettent aux investisseurs individuels d’acheter plus facilement des actions lors des émissions). De plus, les courtiers reçoivent parfois des primes pour vendre les actions de sociétés de moindre qualité à des clients.

Il y a eu beaucoup d’enthousiasme et beaucoup de manchettes sur les introductions en bourse au cours de la dernière année. La bonne nouvelle pour les investisseurs passifs est que les introductions en bourse sont rapidement incluses dans les indices et vous pouvez donc les posséder sans prendre les risques liés à l’achat d’actions individuelles.

Les rendements de vos portefeuilles devraient être plus faibles à l’avenir. Il est temps de s’y habituer.

par James Parkyn

Les lecteurs qui connaissent la philosophie de PWL Capital savent que nous ne faisons pas de prédictions sur l’orientation des marchés pour les mois ou les années à venir.

Nous sommes convaincus que personne ne peut prédire les marchés. Bien que de nombreux gestionnaires de fonds actifs, analystes et commentateurs tentent de vous faire croire le contraire.

Ne cherchez pas plus loin que 2020 pour obtenir la preuve de la futilité de prédire les mouvements du marché. Personne n’a prédit le krach provoqué par la COVID ou la reprise remarquable qui a suivi.

Néanmoins, la planification financière oblige les investisseurs à prendre en considération non seulement des facteurs personnels tels que leur horizon de placement et leur tolérance au risque, mais aussi à émettre des hypothèses sur les taux de rendement futurs.

Quelle combinaison d’actions et d’obligations pourrait vous offrir le niveau de croissance dont vous avez besoin pour atteindre vos objectifs de revenu de retraite? À quel point les marchés vont-ils être houleux? Pour répondre à ces questions, les planificateurs financiers utilisent les taux de rendement et les niveaux de risque attendus pour différentes classes d’actifs.

Chez PWL, le directeur de la recherche Raymond Kerzérho nous fournit sa meilleure estimation des rendements des actions et des obligations au cours des 30 à 40 prochaines années. Ses projections sont basées sur les prix actuels des actifs et leur historique de rendement. La méthodologie utilisée par Raymond est expliquée dans cet article.

Dans son dernier rapport, son analyse a produit un rendement réel espéré (hors inflation) de 4,7% pour les actions mondiales, ou un rendement nominal de 6,0%, si vous prenez en compte une inflation de 1,3% pour le futur. Bien sûr, ce sont des moyennes; il y aura beaucoup de hauts et de bas en cours de route.

Après un segment sur les rendements espérés dans un épisode récent de notre balado Sujet Capital, un auditeur nous a écrit pour demander pourquoi les rendements des actions devraient être si bas dans les années à venir.

La première observation est qu’ils ne sont pas si bas par rapport aux normes historiques. Au cours des 121 dernières années, les actions mondiales ont fourni un rendement réel annualisé de 5,2%, selon le Global Investment Returns Yearbook de Credit Suisse. Au cours des 20 dernières années, les marchés boursiers mondiaux ont généré un rendement réel similaire de 5,0% par an.

Cependant, les rendements élevés au cours de la dernière décennie pourraient biaiser la perception des investisseurs sur ce qu’ils devraient obtenir des marchés boursiers. Rappelons qu’en 2011, la bourse commençait à se remettre de la crise financière et les cours des actions, notamment aux États-Unis, étaient bien inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui. Depuis lors, les actions mondiales ont généré un rendement annualisé de près de 11%.

Aujourd’hui, c’est une autre histoire. Le ratio cours / bénéfice Shiller-CAPE est passé de 21 en 2011 à 35 à l’heure actuelle pour le marché américain. L’appréciation des prix a été moins spectaculaire en Europe, mais les prix des actions sont beaucoup plus élevés qu’il y a dix ans.

C’est l’une des principales raisons pour lesquelles les rendements des actions devraient être inférieurs à l’avenir. En combinant des rendements plus faibles des actions et des obligations, nous concluons qu’un portefeuille composé de 60% d’actions et de 40% d’obligations aura un rendement espéré de seulement 4,34% par an. C’est près de deux points de pourcentage de moins que les 6,15% que les marchés ont effectivement rapporté au cours des 20 dernières années.

Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs? Premièrement, c’est un signal fort pour tempérer vos propres attentes. Dans un environnement à faible rendement, les investisseurs sont souvent tentés de prendre des risques excessifs pour tenter de battre le marché.

Encouragés par les médias financiers, les investisseurs sont la proie du biais de récence et ils poursuivent les dernières idées d’investissement en vogue et finissent par se brûler. L’année dernière, ils auraient peut-être décidé de d’investir massivement dans les titres de croissance. Mais les marchés peuvent se redresser rapidement et sans avertissement. Jusqu’à présent cette année, les actions de valeur surpassent largement celles de croissance.

La deuxième conclusion que les investisseurs devraient tirer des rendements futurs inférieurs est qu’il est essentiel de capturer chaque pourcentage de rendement disponible. C’est pourquoi, chez PWL, nous accordons tant d’importance à la diversification du portefeuille, à l’efficacité fiscale et au rééquilibrage.

Construire de la richesse à long terme vous oblige à prendre des décisions basées sur les meilleures données disponibles, puis à demeurer discipliné grâce à votre plan dans les bons et les mauvais moments. Une vision réaliste des rendements futurs est une partie importante de l’équation.

Les dangers cachés des titres à dividendes

par James Parkyn

Investir dans les titres à dividendes semble être plus populaire au Canada qu’aux États-Unis et que dans d’autres pays, bien que ce soit difficile de le prouver. Certes, la couverture médiatique, les sites Web et les fonds communs de placement consacrés aux stratégies d’investissement axées sur les dividendes ne manquent pas.

La popularité des approches axées sur les dividendes peut refléter, au moins en partie, le traitement fiscal spécial que reçoivent les dividendes canadiens ou une préférence nationale en faveur des actions des banques, des entreprises de télécommunications, des services publics et d’autres payeurs de dividendes de premier ordre.

Quelle qu’en soit la raison, la fascination de nombreux investisseurs canadiens pour les dividendes trahit une incompréhension du fonctionnement des rendements des actions et expose les portefeuilles à un risque plus élevé.

Les rendements des actions sont composés de gains en capital (augmentations de prix) et de dividendes. Comme l’explique cet excellent article de notre collègue de PWL, Dan Bortolotti, les dividendes et l’appréciation des prix sont les deux faces d’une même médaille.

Si une entreprise paie 1 $ par action en dividendes en espèces sur les bénéfices, ses actions perdent en théorie de 1 $ par action. Comme l’explique Dan : « Cette baisse de prix ne sera pas d’un cent pour un cent, le prix peut même parfois être emporté par les fluctuations normales des marchés. Mais il y a toujours un compromis. Après tout, lorsqu’une entreprise verse, par exemple, 10 millions de dollars de dividendes, elle doit valoir 10 millions de dollars de moins. »

Par conséquent, cela ne devrait pas faire une différence que vos rendements proviennent de dividendes ou d’une appréciation du capital (sans tenir compte des taxes et des coûts de transaction).

Cependant, la relation directe entre le cours de l’action et les dividendes est clairement un concept difficile à saisir pour de nombreux actionnaires et qui peut conduire à des paris d’investissement risqués. Le premier de ces risques est une perte importante de diversification à laquelle les investisseurs en dividendes sont sujets.

Un focus sur les titres à dividendes exclut un nombre important et croissant d’entreprises qui ne versent pas de dividendes, malgré des bénéfices élevés. Un exemple frappant est Berkshire Hathaway de Warren Buffett, qui n’a jamais versé de dividende sous sa direction. En fait, près de la moitié de toutes les sociétés américaines cotées en bourse n’ont versé aucun dividende entre 1963 et 2019, selon cet article.

Le problème est aggravé par la concentration sectorielle des actions à rendement élevé versant des dividendes. Cette situation est particulièrement prononcée au Canada, où les fonds de dividendes sont dominés par un nombre relativement restreint d’actions du sectur financier, d’entreprises de télécommunications, de pipelines et du secteur de l’énergie.

Ensuite, il y a le risque que les versements de dividendes soient réduits ou éliminés pendant les récessions. Ce fut le cas à la fois pendant la crise financière de 2008-2009 et pendant la pandémie, lorsqu’une entreprise sur cinq a réduit ses paiements et une sur huit les a complètement éliminés.

Enfin, les investisseurs achètent souvent des actions à dividendes pour le revenu, mais c’est moins efficace sur le plan fiscal que de vendre des actions pour générer des liquidités.

Les premiers mois de 2021 ont été favorables aux investisseurs en dividendes, le marché passant des actions de croissance aux actions de valeur, une catégorie qui comprend de nombreuses entreprises qui versent des dividendes. Le FNB iShares Canadian Select Dividend ETF, le plus grand fonds du genre au Canada, a généré un rendement de 12,99% au premier trimestre, surpassant facilement le rendement de 8,11% du FNB iShares Core S&P/TSX Capped Composite Index ETF.

C’était une histoire très différente l’année dernière. Les promoteurs des titres à dividendes affirment souvent que ces actions résistent mieux aux ralentissements, mais ce n’était certainement pas le cas pendant le krach et la reprise causée par la pandémie. Les FNB axés sur les actions canadiennes à dividendes ont été déclassés en 2020 par les FNB qui répliquent l’indice composé S & P / TSX. Le FNB de dividendes iShares a généré un rendement de -0,51 par rapport à +5,61 pour le FNB indiciel composé S & P / TSX.

Il est clair que la meilleure façon de créer de la richesse à long terme est de diversifier son portefeuille aussi largement que possible au sein des classes d’actifs et des zones géographiques. L’investissement en dividendes échoue non seulement le test de la diversification, mais vous expose également au risque de ne pas générer le revenu sur lequel vous comptez.

Certes, les dividendes sont une partie importante des rendements globaux des marchés boursiers. Cependant, comme on le dit souvent, trop c’est comme pas assez!


Tirer les leçons de la liquidation du marché obligataire

par James Parkyn

Le marché boursier est sans aucun doute la star du monde de l’investissement – il retient la plus grande attention des médias, des analystes et des investisseurs individuels.

Cela a été particulièrement vrai au cours de l’année dernière, grâce à un puissant marché haussier qui a suivi le krach provoqué par la crise de la COVID qui a fait grimper l’indice composé S&P TSX de plus de 65% et le S&P 500 de plus de 75% à partir du bas atteint le 23 mars 2020.

Le marché obligataire, en revanche, n’attire généralement pas beaucoup l’attention du grand public, même s’il est beaucoup plus important en termes des sommes investies que le marché boursier et joue un rôle crucial à la fois dans l’économie et dans les portefeuilles d’investissement diversifiés.

Cela étant dit, le marché obligataire a fait les manchettes ces derniers temps. Depuis le début de l’année, les prix des obligations dans le monde ont fortement chuté et les rendements ont grimpé en flèche. (Les rendement obligataires représentent ce que les investisseurs reçoivent des intérêts payés par les obligations. Les prix et les rendements des obligations évoluent en sens inverse.)

Après avoir atteint un creux de seulement 0,45% l’été dernier, le rendement des obligations du gouvernement du Canada échéant dans 10 ans a plus que triplé pour s’établir à environ 1,50% actuellement. L’histoire a été similaire aux États-Unis et dans d’autres grands marchés.

La baisse des prix des obligations (et la hausse des rendements) reflète l’optimisme croissant quant à une croissance économique plus forte alors que les campagnes de vaccination s’accélèrent et que des stimuli continuent d’être injectés dans l’économie par les gouvernements et les banques centrales. Les investisseurs parient qu’une croissance plus rapide entraînera une hausse de l’inflation, ce qui entraînera une hausse des taux d’intérêt.

C’est un grand changement par rapport au sentiment qui a poussé les prix des obligations à la hausse l’an dernier. À l’époque, l’économie souffrait d’une récession historique, les banques centrales réduisaient les taux d’intérêt et, contrairement à maintenant, la préoccupation était la déflation, pas l’inflation. Les prix des obligations ont fortement augmenté, propulsant les rendements à des niveaux les plus bas.

En raison de cette hausse des prix, le marché obligataire canadien a généré un excellent rendement de 8,69% en 2020. La situation est très différente jusqu’à présent en 2021. La baisse des prix des obligations a effacé plus de la moitié des gains de 2020 en seulement deux mois.

Cela démontre le risque relatif des obligations à long terme, qui sont beaucoup plus sensibles aux variations des taux d’intérêt que les obligations à court terme.

Les taux d’intérêt étant si bas, de nombreux investisseurs ont décidé d’acheter des obligations à plus long terme ou des obligations de moindre qualité parce qu’elles offrent des rendements plus élevés. Cette prise de risque correspond à un engouement général d’acheter des actifs de toutes sortes, des crypto-monnaies aux actions de technologies en passant par les sociétés d’acquisition à vocation spéciale (SPAC).

Cependant, comme nous l’avons vu avec le renversement des rendements obligataires, les marchés des capitaux peuvent changer rapidement. Warren Buffett a d’ailleurs mis en garde les investisseurs face aux obligations de mauvaise qualité dans sa lettre annuelle aux actionnaires de Berkshire Hathaway.

Il est important de se rappeler le rôle qu’une allocation obligataire doit jouer dans votre portefeuille. Elle est là pour amortir la volatilité du marché boursier et fournir des liquidités. C’est pourquoi nous nous en tenons à des fonds obligataires à court terme et de haute qualité dans les portefeuilles que nous gérons. Leur faible volatilité joue un rôle de stabilisation que nous recherchons tout au long des cycles de marché.

Quant à la récente baisse des prix des obligations, la bonne nouvelle est que cette douleur à court terme cédera la place à un gain à long terme. Les rendements obligataires ont augmenté, ce qui signifie des rendements obligataires espérés plus élevés à long terme.